Mêler technologie et souvenirs au sein d’un objet d’art incontournable : le tableau. Tel a été l’objectif de Cyril Nardon, président et fondateur d’Art Design Story, en créant cette start-up nantaise, au million d’euros de chiffres d’affaires cumulés depuis 2017. Rencontre.
Comment vous est venue l’idée de créer des œuvres d’art connectées ?
Après des études d’ingénieur à Nantes, j’ai intégré le groupe Altran (entreprise de conseil en ingénierie) en tant que consultant. J’ai eu l’occasion de travailler dans le domaine de l’automobile et de déployer des sites internet dans les pays de l’Est. En devenant ensuite business manager, j’ai pu découvrir le métier d’entrepreneur, avant de le devenir moi-même, initialement en tant qu’agent de joueur de football, en vain. J’ai tout de même continué à entreprendre dans le milieu du sport, avec la volonté de raconter des histoires en conservant l’aspect artistique, mais aussi “tech” qui m’a toujours passionné.
C’est ainsi que m’est venue l’idée, en 2017, de créer des tableaux (au départ non connectés), pour retracer les moments forts de la vie des sportifs. L’objectif ? Leur transmettre de l’émotion à travers une œuvre qu’il est aujourd’hui possible de scanner, zone par zone, afin de recréer leur histoire via un smartphone.
Comment l’entreprise s’est-elle développée depuis sa création ?
Aujourd’hui, ces tableaux sont vendus dans plus de 40 pays. Ils sont aussi bien destinés à des personnalités publiques qu’à des entreprises, dans les domaines du sport, du cinéma, de la musique ou encore de la “health tech”. Nous avons gagné la confiance des groupes LVMH, Universal Music Group, mais aussi de Paris 2024 ou encore de l’Institut Rafael. Pele, Maradona, Neymar, Majesty Hassan II, Tony Parker, Ribéry, Georges Weah… Toutes ces célébrités ont un point commun : elles possèdent un tableau Art Design Story !
Plus concrètement, comment fonctionnent les œuvres que vous créez ?
Chaque tableau se présente comme une mosaïque d’images, d’une seule et même personnalité ou d’un ensemble d’individus (pour représenter une entreprise par exemple). Pour connaître le parcours de la personnalité ou de l’entreprise en question, il suffit de scanner chaque mosaïque à l’aide d’un smartphone. Instantanément, une vidéo se déclenche et retrace un moment clé de la vie de la société ou du personnage concerné. Cette technologie évolutive permet même aux proches et/ou aux fans du détenteur de l’œuvre d’interagir directement avec lui, en y chargeant du contenu (message, vidéo…) pour enrichir ce tableau à la fois physique et digital, via l’application basée sur la réalité augmentée Fan Art Zone.
Misez-vous sur la technologie NFT à l’avenir ?
Il s’agit d’un sujet que notre équipe suit de très près, tout comme la réalité augmentée. Ce sont d’ailleurs deux technologies complémentaires. En avril 2021, nous avons lancé une première levée de fonds qui nous a aidés pour développer un nouveau concept basé sur l’utilisation de la réalité augmentée. Ce dernier permet de réaliser des “EXP-AR-IENCES” : des stands, des musées ou encore des expositions virtuelles permettant à un sportif ou à un artiste de créer ses expositions dans le lieu virtuel de son choix (et de les monétiser).
Quant aux NFT (jeton non-fongible, premier 1er système numérique qui garantit à 100 % l’authenticité d’une œuvre à son propriétaire), le tableau connecté offert par la Premier League à Didier Deschamps en 2018 comportait une puce NFC (Near Field Communication : une technologie de transmission sans fil qui rend possible l’échange d’informations entre plusieurs périphériques). Cette œuvre était certifiée par blockchain.
Notre préoccupation du moment se porte sur les NFT utilitaires (ou jetons utilitaires), dont les évaluations sont basées sur l’accès et les avantages des détenteurs de jetons. Ils garantissent la propriété exclusive d’un objet numérique. Au même titre qu’une œuvre d’art, ils sont uniques. C’est un moyen d’apporter de la valeur ajoutée à un bien digital, en déjouant la contrefaçon. Notre équipe y croit beaucoup !