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Stéphanie Limouzin, CLS : « Combiner les technologies spatiales avec d’autres types de données pour les adapter aux besoins de nos clients »

juillet 28, 25
3 min. de lecture

L’opérateur toulousain de services satellitaires CLS vient de finaliser une phase de transition managériale. Sa nouvelle présidente, Stéphanie Limouzin, détaille pour Objectif ETI l’ensemble des mutations opérées ces 20 dernières années par l’ETI désormais forte d’un millier de collaborateurs dans le monde et de 193 millions d’euros de chiffre d’affaires 2024.

Près de 40 ans après sa création, CLS s’est pour ainsi dire métamorphosé. Pourquoi ?

La transformation que nous avons opérée au cours de la décennie écoulée est intrinsèquement liée à notre histoire, après la création du système Argos permettant d’améliorer les modèles d’analyse météorologique, en 1979. A l’époque, bien que celui-ci ne soit pas ouvert au public, il suscitait déjà un fort intérêt et c’est la raison pour laquelle, peu de temps après, le CNES a créé avec l’Ifremer la société CLS (pour Collecte Localisation Satellites), afin de prendre en charge les demandes d’utilisation qui lui étaient adressées. Sous l’égide de Christophe Vassal, celle-ci a connu une croissance rapide de chacune de ses branches d’activité : localisation et système de données, océanographie spatiale et applications radar.

Cette organisation « techno push » a été très pertinente pendant des années, mais il est apparu au fil du temps qu’il devenait préférable de nous organiser en verticales de marché, afin d’être davantage en phase avec nos clients et leurs besoins. Quelques années après mon arrivée, Christophe Vassal m’a demandé de mener avec lui ce projet de refonte totale de la société, à compter de 2016. Nous avons alors choisi de mobiliser l’ensemble des salariés à nos côtés pour assurer la réussite des différents chantiers de travail à conduire (technologies, innovation, RH, etc.).

Aujourd’hui, CLS imagine et déploie des solutions innovantes pour comprendre, protéger notre planète et gérer durablement ses ressources. Nous œuvrons dans cinq secteurs d’activité stratégiques : la gestion durable des pêches, la surveillance environnementale et le climat, la sécurité maritime, la mobilité, les énergies et les infrastructures. Et j’ai le plaisir d’en assurer la présidence, à la suite d’un passage de témoin que nous avons voulu mener en toute transparence.

Vous aviez entretemps accueilli un actionnaire minoritaire : Ardian. Qu’est-ce que cela a changé ?

Cette première ouverture du capital nous a permis d’adjoindre progressivement une dimension plus économique à notre prisme technologique. Avec l’appui de cet investisseur, nous avons notamment commencé à mener des opérations de croissance externe. La première à laquelle j’ai participé fut le rachat en 2012 de Prooceano, un fournisseur brésilien de services aux compagnies pétrolières offshore. Grâce à cette nouvelle implantation, nous sommes parvenus à concrétiser une démarche qui n’avait jusqu’alors pas été très fructueuse, en finalisant des contrats avec des entreprises implantées dans ce pays.

Puis, à l’aube de l’année 2020, le CNES a émis le souhait de devenir minoritaire, au moment où Ardian se retirait. Depuis lors, il détient 34 % des titres aux côtés de CNP, une société d’investissement du Groupe Frère avec laquelle nous déployons une stratégie de croissance où figurent toujours les acquisitions. Cela nous permet en particulier d’acquérir de la compétence technologique et/ou un portefeuille clients, mais aussi de compléter notre maillage géographique.

Est-ce que vous prévoyez de continuer sur cette voie ?

Cela fait partie de notre stratégie, d’autant qu’en ayant acquis une dimension plus importante, nous pouvons envisager de racheter de plus grandes sociétés. Pour autant, nous souhaitons avant tout mettre l’accent sur notre développement en propre, en renforçant chacune des verticales de marché dans lesquelles nous avons fait le choix d’être présents. Dans la pêche, par exemple, nous avons l’intention de développer tout ce qui a trait à la pêche artisanale ou côtière, où les intervenants sont de taille plus modeste. Dans le segment énergie et infrastructures, nous avons l’intention d’être davantage présents dans les énergies renouvelables, en particulier l’éolien terrestre et maritime.

Dans le même temps, nous continuerons de croître à l’international, puisque notre terrain de jeu a toujours été la planète dans son entièreté. Nous sommes aujourd’hui présents dans vingt pays à travers des filiales, et non pas uniquement des bureaux de vente – car il est essentiel de disposer d’une proximité géographique et culturelle dans les zones où nous souhaitons intervenir. Démonstration a d’ailleurs été faite juste après le confinement lié au Covid : grâce à nos implantations locales, nous avons été en mesure de très vite reprendre contact avec nos clients et ainsi minimiser l’impact économique de cette période.

Tout cela doit se réaliser en n’oubliant jamais que nous sommes avant tout une société d’ingénieurs. C’est pourquoi notre troisième axe de croissance sera technologique, en nous appuyant en particulier sur la constellation Kinéis – que nous avons externalisée –, ou encore sur les nombreuses innovations liées à la montée en puissance de l’IA (deep learning, machine learning, etc.). Nous avons l’habitude de dire que nous sommes des agnostiques de la technologie : notre mission consiste avant tout à combiner les technologies spatiales avec d’autres types de données pour les adapter aux besoins de nos clients. Nous croyons beaucoup à ce modèle d’entreprise que nous avons bâti.

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