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Jean de Vauxclairs (Groupe CEME) : une ETI tournée vers l’avenir

octobre 4, 21
3 min. de lecture

Jean de Vauxclairs a pris la tête du groupe CEME en 2019, après près de trente ans passés dans les métiers de l’ingénierie et de l’énergie. Il nous raconte l’histoire de l’entreprise auvergnate, spécialisée dans le génie électrique, le génie climatique et la maintenance, et nous présente les défis auxquels elle sera confrontée dans les années à venir.

Comment CEME est-elle passée d’une PME auvergnate à une ETI reconnue sur tout le territoire, avec plus de 20 implantations ?

La société CEME, Compagnie d’Entreprises Mécaniques Électriques, a été créée en 1949 à Moulins, dans l’Allier, par Henri Desbrueres. Son cœur de métier était alors le génie électrique.

La société s’est ensuite développée, en ouvrant son activité au génie climatique et à la maintenance. Le fils d’Henri Desbrueres, Daniel, a pris la tête de l’entreprise en 1985 et a opéré sa transformation vers le statut d’ETI. La société a progressivement étendu sa couverture géographique et nous avons aujourd’hui 20 implantations sur le territoire. Plusieurs opérations de croissance externe ont été réalisées, principalement des acquisitions de PME familiales, pour opérer sur toute la façade Atlantique et la Manche, puis dans la région Rhône-Alpes, etc.

Pour financer ce développement, le groupe a procédé par des LBO successifs, avec l’entrée de fonds comme Chequers Capital, edRIP (devenu depuis Andera Partners, ndlr) puis Azulis Capital, qui est présent à nos côtés depuis 2014.

Comment votre groupe a choisi et développé ses différentes activités ?

C’est avant tout une logique de métier, le génie électrique et le génie climatique sont complémentaires, c’est ce qu’on appelle les lots techniques dans le bâtiment.  Nos clients souhaitent souvent avoir des partenaires présents sur ces deux métiers. Ils ont également besoin d’une entreprise capable de mettre en place une installation puis de garantir son bon fonctionnement dans la durée, ce qui nous a poussé à intégrer l’activité maintenance. Nous avons donc été amenés à faire assez naturellement le choix de se développer sur ces trois métiers, tout en restant assez agiles, c’est-à-dire en proposant, à chaque fois, un ou plusieurs de ces services en fonction des besoins de nos clients.

Vient ensuite une logique géographique, car certains grands comptes auxquels nous nous adressons préfèrent avoir un prestataire qui peut les accompagner partout en France. C’est le cas notamment pour les opérateurs télécoms ou de la grande distribution. Il y a enfin également une logique de taille, car si vous voulez monter des projets de grande envergure, il faut avoir les moyens de les mener à bien.

Justement, quels sont vos projets pour les prochaines années ?

Notre stratégie est de continuer à nous appuyer sur cette logique de développement et de renforcer, dans chacune de nos implantations, la complémentarité de ces trois métiers. Mais en ce qui nous concerne, le principal enjeu porte sur le marché en lui-même, dont nous suivons attentivement les évolutions. Les transitions numérique et énergétiques sont des « méga » tendances qui vont impacter le marché, le type de projets, de technologies que nous serons amenés à déployer.

Ces transitions sont-elles un défi pour une entreprise comme la vôtre ?

C’est un défi mais c’est surtout une grande opportunité. Ces deux transitions nous sont globalement profitables car nous avons un rôle à jouer. Le développement du numérique, la décarbonation du bâtiment et de l’industrie sont des enjeux clef, et nous y contribuons.

La transition numérique favorise en particulier le développement des datacenters. Dans ce type d’infrastructures, la complémentarité entre le génie électrique et le génie climatique prend tout son sens car l’enjeu est de concevoir et réaliser une installation électrique totalement sûre, et d’optimiser la consommation électrique, ce qui repose notamment sur la conception des équipements de refroidissement des salles informatiques.

Comment gère-t-on un groupe de plus de 700 collaborateurs dans une période aussi compliquée qu’une crise sanitaire ?

Nous avons, comme beaucoup d’entreprises, vécu une situation compliquée entre le 15 mars et le mois de juin 2020. Il y a eu d’abord l’effet de « sidération » des premiers jours, dans une situation totalement inédite conduisant à l’arrêt de tous les chantiers. Puis nous nous sommes organisés et avons connu assez rapidement un redémarrage progressif. Début mai 2020, nous étions déjà revenus à 60% d’activité et à la fin du mois de mai, à 100%. L’activité s’est même accélérée dans les semaines qui ont suivi !

Cette crise connait actuellement de nouveaux développements avec la hausse du prix des matières premières, et des pénuries sur certains composants qui affectent le secteur du bâtiment. Nous avons notamment dû faire face à une hausse importante du coût du cuivre et de l’aluminium, matières fortement utilisées en génie électrique. Et à titre d’exemple, la livraison finale d’un important chantier s’est retrouvée un moment en risque car il nous manquait une seule carte électronique, en rupture de stock.

Est-ce que vous comptez vous développer à l’international ?

Nous préférons nous concentrer sur la France afin de couvrir encore mieux le territoire. Nous avons des zones où nous sommes fortement présents, d’autres moins. Nous souhaitons donc poursuivre les acquisitions de PME locales partageant notre culture et pour qui s’adosser à une ETI comme la nôtre peut avoir du sens pour poursuivre leur développement.

Le marché français du génie électrique et climatique bénéficie d’une croissance organique de long terme de plus de 3% par an. Fort de son positionnement sur les axes porteurs de la transition numérique et énergétique, notre groupe devrait atteindre une croissance à deux chiffres en 2021.

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