Née en 1997 à Guéthary, village du littoral atlantique, la marque fondée par deux copains fabriquait à l’origine de simples T-shirts sérigraphiés pour les fêtes de Bayonne. Aujourd’hui, la PME compte neuf boutiques en France et bénéficie d’une renommée nationale grâce à son site en ligne et à ses collections qui évoquent une certaine douceur de vivre. Rencontre avec Louis Lacube, directeur général de 64, une entreprise familiale qui a le goût du large.
Comment l’histoire a-t-elle commencé pour 64 ?
Louis Lacube : Au milieu des années 90, Denis Wargnier et Olivier Mauroux ont débuté en créant des T-shirts pour leur entourage à l’occasion des traditionnelles fêtes d’été à Bayonne. Le premier modèle, devenu depuis emblématique de la marque, était blanc avec le numéro 64 (département Pyrénées-Atlantiques) inscrit en rouge au centre. Face à l’engouement qu’il a suscité, d’autres modèles sportswear ont été créés et la marque a été lancée petit à petit. Au fil des années, de nouvelles gammes ont vu le jour : le T-shirt phare a été décliné pour femmes puis des polos, sweats et chemises ont été ajoutés aux collections. À partir des années 2004, notre gamme s’est élargie davantage avec le lancement de produits pour enfants et bébés ainsi qu’une ligne d’accessoires (sacs, écharpes, casquettes, etc.). Aujourd’hui, 64 habille toute la famille !
Comment 64 a réussi à assurer sa longévité sur un marché aussi compétitif que celui du textile ?
Louis Lacube : Notre stratégie est particulière car, depuis le début, nos produits sont vendus exclusivement dans nos boutiques et sur notre e-shop, créée dès 2002. À l’époque, nous étions précurseurs dans la vente en ligne et c’est ce qui nous a permis de nous faire connaître à un niveau régional et national. Puis, en 2016, après quelques années difficiles, un virage a été pris lorsque les stratégies digitale et commerciale ont été repensées. La production a été réorganisée et nous avons concentré nos efforts sur les villes porteuses du Sud-Ouest. Cette stratégie s’est avérée payante et, aujourd’hui, nous réalisons un chiffre d’affaires annuel de plus de 6 millions d’euros.
Qu’est-ce qui distingue 64 d’autres marques de vêtements sportswear ?
Louis Lacube : La force de la marque, c’est son ADN local. Au début de l’aventure, 64 a été la première à se lancer avec pour symbole un numéro de département. Aujourd’hui, son siège social est toujours situé à Guéthary, ce qui témoigne de son ancrage régional fort. Nos produits sont indissociables de cette identité. Ils sont porteurs d’authenticité, de durabilité et de décontraction, valeurs propres à cette région connue pour sa proximité avec l’océan, la montagne mais aussi son art de vivre, sa gastronomie et son sens de la fête… C’est ce positionnement, cette identité unique, qui porte 64 depuis son lancement.
Qu’est-ce que cet engouement pour le local nous dit de l’évolution du monde de la mode ?
Louis Lacube : Nous assistons à de profonds changements des modes de consommation. Le secteur du textile est lui aussi touché par cette tendance. Désormais les consommateurs veulent savoir d’où viennent les produits, comment et où ils sont fabriqués, ils ne veulent plus alimenter l’industrie de la fast fashion. Il y a une réelle volonté de consommer responsable, local, de faire travailler des professionnels de proximité. Depuis sa naissance, l’entreprise a souhaité adopter un positionnement éthique. Toutes les productions sont européennes, nous ne travaillons que sur des circuits courts, maintenons une production réfléchie et limitée pour éviter le phénomène de surstock et, aujourd’hui, 40 % de notre production est écoresponsable. Tout cela est gage de confiance pour nos clients et, par les temps qui courent, la confiance, c’est précieux !