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Erwan Guyot, Guyot Environnement : « Développer nos métiers tout en restant fidèles à notre identité d’entreprise familiale »

juillet 23, 25
3 min. de lecture

C’est un ensemble fort d’environ 300 millions d’euros de chiffre d’affaires que représente désormais l’expert breton en recyclage et valorisation des déchets Guyot Environnement. C’est aussi une entreprise familiale qui porte une stratégie de croissance lui permettant d’évoluer parmi les géants du secteur. Récit d’une histoire où s’enchaînent les projets transformants avec son président, Erwan Guyot.

Vous venez d’annoncer une nouvelle étape dans votre développement, avec le rachat de Guy Pradat Recyclage. En quoi cette acquisition s’inscrit-elle dans la trajectoire historique de Guyot Environnement ?

Depuis la création de l’entreprise par nos parents, en 1983, nous avons eu à cœur de continuer de progresser en tant qu’entreprise familiale indépendante dans un secteur d’activité qui se concentre beaucoup et dans lequel interviennent deux groupes d’envergure, que sont Paprec et Derichebourg. Nous avons d’abord réussi à constituer un maillage d’intervenants en Bretagne, notre territoire d’origine, en adoptant notamment une stratégie faisant la part belle aux croissances externes, de sorte à fédérer des acteurs locaux désireux d’intégrer une dimension environnementale à leur activité.

Par la suite, nous avons fait le choix d’une attitude plus offensive : en 2019, nous avons fait nos premiers pas hors de France en rachetant notre client espagnol Hirumet, avant d’y reprendre Esnaola en 2023 et d’en finaliser une autre avant la fin de l’année. Au total, nous avons conduit 22 acquisitions dans l’objectif de constituer un groupe capable d’être présent dans la collecte des déchets, mais aussi d’en assurer le recyclage et la valorisation.

Qu’est-ce qui a motivé cette dynamique ?

Après une première phase de croissance, s’est posée la question en 2013 d’évaluer la pertinence de notre modèle économique, car nous collections beaucoup de déchets industriels ou d’encombrants sans nécessairement les valoriser. Pour accélérer dans cette voie, nous avons donc décidé d’investir dans nos lignes de production – et notamment sur notre site de Morlaix, où l’injection de 28 millions d’euros en 2024 nous permet de créer un combustible utilisé dans les chaudières de notre filiale Guyot Energies. Dans la même logique, nous avons inauguré fin avril une chaudière biomasse sur le site industriel de la coopérative laitière Laïta, qui doit valoriser chaque année 17 000 tonnes de bois en fin de vie tout en présentant l’avantage de fonctionner en circuit court. Et toujours dans le but de favoriser l’économie circulaire, nous avons posé fin juin la première pierre d’une chaufferie dans le port de Brest, dans le cadre d’un plan d’investissement de 70 millions d’euros.

En écho à de tels besoins capitalistiques, nous venons d’ouvrir notre capital à hauteur d’environ 13 % à trois investisseurs – Unexo, Ouest Croissance et BNP Paribas Développement – au terme d’une négociation qui a pris neuf mois. C’est la deuxième fois que nous procédons ainsi, puisque nous l’avions fait entre 2013 et 2019, juste après avoir pris le parti de développer les outils de production d’énergie.
D’expérience, nous savons que solliciter des partenaires financiers nous aidera à nourrir notre croissance.

Quelles sont vos ambitions désormais ?

Dans cinq ans, nous devrions avoir dépassé les 500 millions d’euros de chiffre d’affaires, mais sans nécessairement nous engager dans une course à la taille, nous ne fixons pas de limite. Notre seule ambition est de continuer à développer nos métiers tout en restant fidèles à notre identité d’entreprise familiale, dont la force réside dans les moyens humains dont nous disposons.

C’est aussi pour cette raison que nous avons structuré une véritable politique RSE, au moment où nous réfléchissions à la pertinence de notre modèle économique. Cela pourrait paraître naturel au vu de nos métiers et de l’impact sur l’environnement des solutions que nous déployons pour nos clients, mais nous avons souhaité très tôt aller plus loin en engageant d’autres actions, comme des réflexions autour de l’impact de notre flotte de 160 camions, de l’amélioration de nos locaux et bureaux, etc.

Tout cela nous confère une force, y compris pour continuer de conduire des acquisitions. Aujourd’hui, Guyot Environnement est également connu pour savoir gérer des croissances externes et pour intégrer des entités avec la volonté de préserver l’activité – et non pas dans une optique de réduction des coûts. Guy Pradat Recyclage en est la dernière illustration en date, puisque ses dirigeants ont privilégié la transmission à un confrère régional au moment de prendre leur retraite. A charge pour nous d’engager maintenant une phase d’intégration, en valorisant tant son capital humain que sa base de clientèle.

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