Fondateur du Palais des Thés, François-Xavier Delmas sillonne le monde afin de trouver les meilleurs thés pour ses clients. Rencontre.
Quelle est l’histoire du Palais des Thés ? Sa philosophie ?
Nous nous sommes lancés en partant du constat suivant : si les Français consomment peu de thé, alors qu’ils sont amateurs de gastronomie, c’est parce que les thés proposés ne sont pas de qualité. Nous avons commencé par l’ouverture d’une première boutique à Paris en 1986. Les débuts ont été difficiles mais j’y croyais car nos clients étaient heureux. Pas assez nombreux mais heureux ! Chemin faisant, nous nous sommes développés en nous inspirant des cavistes. Proposer une offre diversifiée et d’excellence avec ses crus, ses producteurs. Nous sommes partis à la recherche des meilleurs thés et à la rencontre de celles et ceux qui le produisent, nous avons fondé l’Ecole du Thé et le diplôme de Tea sommelier. Je me définis moi-même comme chercheur de thé. Aujourd’hui, la mission de Palais des Thés c’est d’initier le plus grand nombre au meilleur du thé et les guider avec passion. C’est un métier de guide, de transmission.
Comment vos clients découvrent-ils vos thés ?
Ce qui nous fait particulièrement plaisir, c’est d’entendre des clients dire qu’ils arrivent chez nous par accident et qu’ils reviennent parce qu’ils ont apprécié ce qu’ils ont dégusté. Nos clients nous connaissent principalement grâce à nos boutiques. Ils peuvent également découvrir notre existence dans les lieux où sont distribués nos thés. Quelqu’un qui vient chez Palais des Thés aujourd’hui vient pour goûter des récoltes exceptionnelles mais également pour avoir un très bon thé au quotidien.
Quelles relations entretenez-vous avec les producteurs avec lesquels vous travaillez ?
Pour les grands crus, qui sont des thés rares, produits en très petites quantités parfois la relation avec le producteur est particulièrement importante. Ces thés, qui ne font pas l’objet d’un assemblage, sont uniques. Au fil des années, des liens forts finissent par se tisser avec les producteurs. Nous nous choisissons mutuellement. Et bien souvent, la rencontre va de soi.
Sur quels critères vous appuyez-vous pour choisir les thés ?
La dimension humaine et l’expertise sont primordiales. Les deux sont indissociables car il ne suffit pas d’être expert dans ce domaine, il faut également faire preuve d’humilité. La passion et la curiosité constituent également des qualités essentielles à nos yeux.
Un producteur ne fait pas un thé exceptionnel s’il en fait comme il s’adonnerait à n’importe quelle autre activité. Plus nous allons chercher un thé d’exception, plus la main de l’homme va jouer. De ce point de vue, il y a un vrai cercle vertueux.
Vos thés sont-ils tous bio ?
Aujourd’hui, il y a une attente forte de nos clients en matière de santé. L’objectif que nous poursuivons c’est de proposer 100 % de thés bio d’ici 2026.
Parfois, faute de pouvoir tout sourcer au sein d’une même coopérative, il n’est pas simple d’attribuer la certification AB. C’est pourquoi nous avons mis en place notre propre label, SafeTea©. Avec cette labellisation, lorsque le thé arrive sur le sol français, il fait l’objet d’une analyse en laboratoire. Ensuite, il est mis ou non sur le marché. SafeTea© constitue ainsi un engagement fort vis-à-vis de nos clients. Notre thé est donc soit certifié AB, soit SafeTea©.
Vos engagements impliquent également vos collaborateurs ?
On comprend tout quand on va sur place. C’est une des raisons pour laquelle nous emmenons régulièrement nos équipes et nos Tea sommeliers à la rencontre de nos fermiers du bout du monde. Ils accompagnent ensuite nos clients dans la dégustation et nos futurs Tea-sommeliers dans leur apprentissage. Nous leur proposons aussi de s’investir une journée par an via le mécénat de compétences pour une association soutenue par l’entreprise.
Vous avez collaboré avec plusieurs musées. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Nous avons d’abord travaillé avec le Musée national des arts asiatiques – Guimet. Ensuite, nous avons collaboré avec la RMN-Grand Palais. Puis, plus récemment, avec le Louvre. Là encore, c’est avant tout une histoire de rencontres et de sens.
Le thé a des bienfaits pour notre corps. Mais ce n’est pas tout. Il comporte également une dimension spirituelle très forte. Le thé apporte une respiration. De ce point de vue, la relation avec l’art est assez évidente, y compris avec la danse…