Alors que l’Hexagone traverse une crise sanitaire inédite, la question de la transformation digitale des processus administratifs et financiers est plus que jamais au cœur des discussions. Ce terme, impliquant bien plus qu’un aspect technologique, va également transformer les dimensions stratégiques et humaines des sociétés. Le cabinet RSM propose un accompagnement en ce sens à travers le conseil et l’assistance opérationnelle. Amaury de la Bouillerie et Isabelle Chevalier, experts RSM, précisent les enjeux d’une évolution réussie.
Pourquoi est-ce important pour les entreprises de digitaliser leur fonction finance ?
Amaury de la Bouillerie et Isabelle Chevalier : Digitaliser la fonction finance va avoir un aspect rassurant pour un certain nombre d’acteurs. Par exemple, pour les métiers de l’assurance, les échanges de documents papier peuvent avoir une nature angoissante, avec la crainte de fraudes. Avec la digitalisation du processus, tout devient plus uniforme et automatisé.
Durant la crise sanitaire, nos missions auprès des entreprises qui n’avaient pas encore digitalisé leur fonction finance ont pris de l’ampleur. Leurs processus d’encaissement et de décaissement se maintenant avec un enregistrement des factures non dématérialisées, ces entreprises accusaient un dysfonctionnement à l’heure où le télétravail était recommandé.
Enfin, la réglementation alimente cet essor de la digitalisation, l’État en étant l’une des institutions les plus demandeuses, encourageant ses clients et fournisseurs à ne plus utiliser le format papier lors des transactions.
La crise Covid a-t-elle eu un impact sur cette digitalisation ?
Amaury de la Bouillerie et Isabelle Chevalier : Oui, cette crise a fortement accéléré le processus de digitalisation de certaines entreprises. D’ordinaire, nous testons, implémentons et formons les utilisateurs à leur nouvelle fonction finance digitalisée. Pendant la crise, nous avons dû réduire considérablement la durée de toute cette phase de transformation.
Il y a également eu des situations où nous avons dû basculer la digitalisation d’un projet du stratégique au tactique. Si d’ordinaire nous pensons autant au design qu’à la sécurité, durant la crise Covid, nous avons dû trouver des palliatifs : des solutions rapides et efficaces afin d’être opérationnelles le plus vite possible.
Quelles sont les principales difficultés auxquelles les entreprises font face ?
Amaury de la Bouillerie et Isabelle Chevalier : Avec la digitalisation, les entreprises sont davantage soumises à des risques de fraude ou de diffusion d’informations confidentielles. Il y a un véritable enjeu d’acculturation dès le début de l’établissement des changements.
Autre enjeu majeur de cette digitalisation, le renfort de la sécurité. Plus on va dématérialiser les données et plus il faudra sécuriser le système. Les entreprises devront donc rajouter des softwares et les données devront être filtrées à travers plusieurs outils, comme lorsqu’il s’agira de concéder des accès à distance notamment dans le cas du télétravail.