Découvrez les plus belles histoires d’entrepreneurs       Découvrez les plus belles histoires d’entrepreneurs      
Retour aux actualités

François Aupic (RSM) : “Beaucoup de PME et ETI ont réussi à traverser l’année 2020 sans catastrophe”

février 4, 21
3 min. de lecture

 

Si l’ampleur des conséquences de la crise actuelle est encore difficile à mesurer, les niveaux de croissance et de rentabilité des PME et ETI françaises leur ont permis d’aborder cette période un peu plus sereinement. François Aupic, associé chez RSM, revient sur la situation de ces entreprises qui résistent.

 

Comment se portaient les ETI/PME avant la crise sanitaire ?

Les PME et les ETI étaient sur une bonne dynamique, avec une hausse constante de leur activité sur les cinq dernières années : + 19 % pour les PME et +16 % pour les ETI. Si on compare ces taux de croissance à l’inflation sur la même période, estimée à 5 %, cela accentue la bonne performance de ces entreprises sur notre territoire.

2019 avait été une année particulièrement intéressante, avec des taux de croissance allant de 4 à 5 %. Cette tendance se confirmait d’ailleurs sur les premiers mois de l’année 2020, avant le premier confinement…

En matière de rentabilité, le ratio résultat d’exploitation (rex/ebit) sur chiffre d’affaires était en progression sur l’année 2019, à 4 % pour les PME et à 3,5 % pour les ETI. Ce qui est intéressant également, c’est que cette croissance de la rentabilité concernait presque tous les secteurs d’activité (à l’exception des ETI de l’industrie).

Comment les entreprises ont traversé l’année 2020 ?

Les PME et ETI françaises étaient en bonne santé financière au moment d’aborder 2020, ce qui les a considérablement aidées à traverser la crise. Les entreprises qui n’étaient pas directement exposées, qui n’étaient pas dans les secteurs les plus touchés, ont ainsi bien résisté au premier confinement.  À l’issue de cette période, nous avons pu constater que, parmi elles, près de la moitié des sociétés qui avaient demandé un prêt garanti par l’État (PGE) n’ont pas eu à s’en servir. Elles avaient donc une trésorerie suffisante pour affronter ce ralentissement.

Il faut aussi rappeler que les aides mises en place ont été formidables, à commencer par le PGE et le chômage partiel. Cela a permis aux PME et ETI les plus exposées de tenir pendant le premier confinement. Et celles-ci ont également réussi à mieux aborder celui de l’automne, elles n’ont pas eu d’effet de surprise comme en mars. Certaines ont en effet réussi à se réinventer. Les sociétés dans l’évènementiel, par exemple, se sont adaptées, ont créé des studios de visio-conférence très performants, proposé de nouveaux services aux entreprises etc.

Si les bilans de 2020 vont évidemment être largement dégradés, beaucoup d’entreprises ont réussi à garder un niveau d’activité correct, qui leur a permis de traverser l’année sans aboutir à une situation catastrophique.

Quel va être l’impact de cette crise en matière d’endettement des entreprises ?

Les conséquences vont être assez lourdes, beaucoup d’entreprises devraient passer la barre des 100 % d’endettement. Toutefois, je pense que l’on va trouver des mesures adaptées sur le long terme, notamment en ce qui concerne le PGE (report d’échéance, voire abandon d’une partie de la dette PGE).

Il faudra éviter que cet endettement ne devienne un risque majeur pour la pérennité de ces entreprises. Encore une fois, il faut se réjouir du fait qu’une bonne partie d’entre elles n’aient pas trop puisé dans leur PGE.

Est-ce que cette crise a déjà permis aux entreprises de tirer certaines leçons ?

J’ai pu constater des actions fortes et des ressources dédiées en matière de recouvrement. Les entreprises ont fait preuve de solidarité notamment envers leurs fournisseurs et partenaires. Au niveau des ressources humaines, il y a eu une mobilisation continue du management pour rebooster les équipes par des actions de communication interne adaptées au contexte.

Enfin, je tenais à saluer la fibre entrepreneuriale de nos dirigeants, ils ne se sont pas découragés et bon nombre ont réussi à adapter rapidement leur modèle économique. Les services de l’État ont aussi eu un rôle décisif par les mesures d’accompagnement et les dispositifs décidés au mois de mars 2020 sont entrés en vigueur en quelques jours.

Quel pourrait être l’impact des baisses d’impôts de production (CVAE et foncier) – pour un montant estimé à 10 milliards d’euros sur un total de 72 milliards d’euros – annoncées dans le cadre du projet de loi de finances pour 2021 ?

C’est une mesure qui était prévue avant la crise mais elle tombe bien car en 2021, les coûts fixes des entreprises vont rester très importants, malgré leur activité forcément réduite. Et dix milliards d’euros c’est conséquent, à comparer avec un impôt sur les sociétés qui représente environ 30 milliards d’euros.

Quels conseils donneriez-vous aux entreprises pour les prochains mois ?

Je leur conseillerais avant tout de préserver au maximum leur trésorerie, en activant de préférence les mesures liées à l’activité partielle quand cela est possible. Je leur souhaite également de continuer à mobiliser leurs équipes et leur esprit entrepreneurial comme elles ont su le faire ces derniers mois. Les PME/ETI ont la capacité de s’adapter plus facilement à un contexte comme celui-là, par rapport à un grand groupe qui n’a pas forcément la même agilité.

L’éclairage d’un expert sur le sujet
No posts found
Partager sur
Copy LinkLinkedInTwitterFacebook
Newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter pour connaître nos dernières actualités

Dernières actualités
Dernières actualités
25 janvier 2024
2 min. de lecture
·