En quelques décennies, l’entreprise Botanic s’est imposée comme l’un des acteurs majeurs du secteur de la jardinerie. Sa singularité ? Placer au même niveau la performance économique et la défense de l’environnement. Rencontre avec Luc Blanchet, président de Botanic.
Quelle est l’histoire de Botanic ?
L’entreprise a été créée en 1977 par trois familles d’horticulteurs maraîchers. Le premier magasin avait vocation à écouler la production de ces familles. Nous avons ensuite, avec d’autres entreprises qui avaient connu la même histoire que nous dans d’autres régions de France, participé à la création de la marque Jardiland en 1982. Nous avons donc été franchisés Jardiland jusqu’en 1995. Cette année-là, nous décidons de créer notre propre marque, Botanic. Nous disposions à l’époque de 12 magasins.
Aujourd’hui, 75 jardineries portent l’enseigne Botanic. Au sein de notre groupe, figurent aussi des animaleries sous l’enseigne Médor et Compagnie. Nous avons également une activité de grossiste en fleurs et en plantes.
Comment parvenez-vous à vous différencier de vos concurrents directs ?
Nous sommes une structure familiale. Dans ce secteur, nous sommes la dernière entreprise indépendante et fondée par une famille issue du métier. Autre différence, nous disposons d’une expertise sur le végétal et plus particulièrement sur l’éco-jardinage. Nous sommes les seuls à proposer à nos clients des marchés bios dans la plupart de nos magasins. Nous souhaitons avoir une relation de proximité avec eux.
Quelle place occupe le développement durable dans la stratégie de votre entreprise ? Comment conciliez-vous le développement de Botanic avec cet engagement fort en faveur de l’environnement ?
Nos convictions en matière d’environnement se sont manifestées dès la création de notre marque. Cela vient de notre histoire familiale, marquée par un lien fort avec la terre.
Nous sommes pionniers en matière de développement durable car dès 2008, soit 11 ans avant que la législation ne l’impose, nous avons décidé de retirer de nos magasins tous les pesticides et engrais chimiques de synthèse nocifs pour la santé de l’homme et de l’animal. Ceci, pour les remplacer par des gammes 100 % bio et naturelles. Nous avions auparavant commandité une étude à Générations futures, une ONG à la pointe en matière de pesticides. Après avoir pris connaissance des résultats de cette étude, nous avions décidé de changer de cap. Il nous a fallu un an et demi pour mettre en œuvre de façon effective cette décision et pour former nos équipes avec le concours du Centre écologique Terre Vivante, leader sur les formations à l’éco-jardinage. Si cette décision a entraîné une baisse de notre chiffre d’affaires, nos clients ont globalement adhéré à notre choix.
En 2020, nous avons été la première enseigne à créer une filière de collecte et de recyclage des pots horticoles en plastique pour les particuliers…
Et en 2021, vous avez obtenu le statut de société à mission. Pouvez-vous revenir sur ce moment important pour votre entreprise ?
Ce statut nous permet d’écrire un nouveau chapitre de notre histoire. Nous avons placé notre politique RSE au service de quatre grandes ambitions et d’une raison d’être : « Ensemble, retrouver le chemin de la nature ». Guidés par cette raison d’être, nous souhaitons concrétiser notre volonté de concilier protection de l’environnement, progrès social et performance économique. Toute notre feuille de route est irriguée par notre raison d’être. Ce statut vient également renforcer le sentiment d’appartenance de nos équipes ainsi que la cohérence du projet de notre entreprise.
Quelles sont ces quatre grandes ambitions ?
La première c’est de proposer une offre alternative et mieux-disante pour respecter la nature. Deuxièmement, nous souhaitons cultiver une relation de qualité avec toutes les parties prenantes du groupe. La troisième ambition porte sur la création des conditions de transmission de notre savoir-faire environnemental. Enfin, la quatrième a pour finalité de garantir la cohérence environnementale de nos sites.
Est-ce que la tendance du retour à la terre qui s’est manifestée durant la crise sanitaire se poursuit aujourd’hui ?
Dans l’ensemble, les confinements ont eu un impact bénéfique pour le secteur du bricolage et du jardinage. Les restaurants et les lieux de culture étant fermés, les Français se sont concentrés sur leur intérieur.
Cela n’a fait que renforcer des tendances qui existaient déjà : manger sainement, cultiver son potager, planter des arbres fruitiers, etc. En observant l’automne 2021 et ce début d’année 2022, nous constatons que cette tendance ne fléchit pas vraiment. L’année 2021 a été historique pour tout le marché du jardin. Il sera difficile de faire mieux…