Des plats sains, équilibrés, sourcés et de saison… C’est la promesse de Jour et Naked, les deux marques de celui qui porte son ambition jusque dans son nom : « Healthy Groupe ». Une crise et après ? Les fermetures des restaurants ont sacrément entamé le chiffre d’affaires de cette PME, mais rien de l’énergie et des engagements en faveur du « mieux manger ».
Entretien – sans salades – avec Maël Barth, son Président. Partie 2/2.
5) Un mot sur la stratégie d’aide du gouvernement, notamment les dispositifs en termes d’emploi / chômage mis en place… Est-ce suffisant ? En avez-vous fait l’usage ?
À mon sens, les aides ont été positives, d’autant que la situation n’était pas simple. Les mesures de chômage partiel ont été vraiment utiles par exemple… En revanche, d’autres aides manquaient de clarté, comme le PGE (Prêt garanti par l’État), qui nécessite encore de négocier avec les banques.
Quant aux loyers, ils dépendent uniquement du bon vouloir des bailleurs, c’est donc compliqué… Particulièrement lorsqu’on n’est pas une TPE (Très Petite Entreprise). Certains bailleurs refusent en effet le gel des loyers, quant aux conséquences de ce gel, elles n’ont pas été clarifiées.
Nous avons heureusement bénéficié de nos conseils habituels, avocats, commissaires aux comptes, ainsi que le SNARR (Syndicat national de l’Alimentation et de la restauration rapide). Ceux-ci nous ont permis d’y voir plus clair…
En tant que chef d’entreprise, on se débrouille aussi beaucoup par soi-même, par étapes, et en traitant cet épisode comme quelque chose de temporaire. L’important étant de prendre toutes les précautions nécessaires pour figer l’activité et la redémarrer dans les meilleures conditions…
6) Comment préparez-vous l’après ? D’un point de vue stratégique, RH, communication ?
Cette crise a permis de se poser et de réfléchir, voire de modifier certaines de nos priorités stratégiques.
Cela nous a ainsi renforcés dans nos engagements et notre stratégie de traçabilité, de qualité, de manger mieux, et nous a par ailleurs convaincus d’accélérer le processus, déjà entamé, de digitalisation.
Dans les process ensuite, de telles périodes mettent aussi en lumière ce qui marche et ce qui manque d’efficacité. Nous ressentons ainsi le besoin de nous faire accompagner d’un point de vue marketing / communication pour mieux expliquer, voire affirmer notre positionnement et au total, davantage nous faire entendre…
7) Beaucoup d’articles sont consacrés aux difficultés des indépendants, aux petites PME ou au contraire aux enjeux des grands groupes, et vous les ETI et PME en croissance ?
C’est vrai qu’à la manière de ce qu’on perçoit concernant la communication autour de notre marque, notre taille ne nous permet plus tout à fait d’agir seul en étant assez agile, et dans le même temps, nous n’avons pas les moyens d’un grand groupe…
C’est un peu pareil concernant la communication autour des ETI et leur médiatisation, trop grosses à certains égards, trop petites à d’autres.
8) Un mot pour conclure
Le mot d’ordre maintenant, c’est : en sortir au plus vite ! Nous sommes toujours dans l’œil du cyclone, mais l’être humain est adaptable, nous allons dépasser tout cela, et une fois ce moment arrivé, nous ne serons plus exactement les mêmes.
L’idée ensuite sera d’être capable de réagir mieux en cas de nouvelle crise. Nous devons désormais fabriquer les outils capables d’affronter l’éventuel prochain épisode, afin que celui-ci n’ait pas des répercussions économiques aussi lourdes.
En Suisse par exemple, concernant les loyers des entreprises, la solution qui a été trouvée consiste à répartir l’effort supporté entre trois acteurs : État, bailleur et entreprise. C’est une réponse pragmatique intéressante…
À nous de construire notre propre boîte à outils pour la suite.