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Xavier Ouvrard (Babilou Family) : « Le capital humain est primordial chez Babilou Family »

janvier 7, 21
4 min. de lecture

Le gestionnaire de crèches Babilou Family, créé en 2003 par Rodolphe et Edouard Carle, œuvre chaque jour au service des familles en leur proposant un mode d’accueil de qualité, fiable et accessible à tous. D’une aventure familiale à un modèle de réussite entrepreneuriale, Babilou Family est aujourd’hui le leader des crèches d’entreprise en France. Rencontre avec Xavier Ouvrard, CEO de Babilou Family.

Comment est née l’aventure Babilou ?

Babilou est née d’un constat, celui du manque de places disponibles dans les crèches publiques. Pour y remédier, les fondateurs de Babilou ont travaillé sur un nouveau modèle d’offre : vendre des places de crèches à destination des entreprises, pour leurs collaborateurs, cela aussi bien dans des établissements propres à Babilou que dans des crèches partenaires. Ce modèle s’est fortement développé en 2004-2005 grâce au CIF qui a permis aux entreprises de déduire fiscalement une partie du montant des places en crèche prises pour leurs salariés.

L’objectif était de créer un maximum de flexibilité pour les parents et de développer les crèches au plus près de leurs lieux de travail. Aujourd’hui, sur le territoire français, Babilou représente 450 crèches en marque propre, en métropole et à La Réunion, ainsi que 1 500 crèches partenaires.

En 2016, notre croissance a pris une nouvelle dimension via notre déploiement à l’international, notamment en Allemagne, au Benelux en Suisse et aux Emirats Arabes Unis. Nous avons également développé le réseau à Singapour, en Inde, en Amérique du Nord et en Amérique Latine. Dans chaque région, nous avons su nous adapter aux contraintes locales tout en conservant notre savoir-faire. Nous comptons désormais 800 crèches dans le monde et 38 000 places d’accueil.

Aujourd’hui, est-ce toujours une entreprise à la gouvernance familiale ?

Depuis le 17 novembre, nous avons vendu la majorité du capital de Babilou Family à Antin infrastructures, un fonds d’investissement français notamment spécialisé dans les infrastructures sociales. Pour autant, la famille Carle demeure actionnaire de référence. Antin et la famille fondatrice s’appuient sur une équipe dédiée à la gestion des prises de décisions dont j’ai la chance d’assumer la direction. Nous avons mis en place une gouvernance moderne s’appuyant sur des Directeurs Généraux pilotant chaque zone géographique et des boards structurés pour les appuyer.

La famille fondatrice reste très impliquée dans la gouvernance et nous nous parlons au quotidien, notamment pour bénéficier de sa grande expérience, de sa finesse et de sa compréhension du modèle français. Pour les grandes décisions, nous nous concertons de très près avec les fondateurs ainsi qu’avec notre actionnaire majoritaire. Récemment, Babilou Family a franchi une nouvelle étape en atteignant les 500 millions d’euros de chiffre d’affaires. Nous devons cela à notre capacité à prendre des risques, mesurés mais nécessaires.

Quelles sont les valeurs de Babilou Family et pourquoi sont-elles importantes pour vous ?

Le capital humain est primordial chez Babilou Family. Nous avons aujourd’hui 10 000 collaborateurs dans le monde avec un esprit d’équipe fort rassemblé dans notre projet « Grandir Ensemble ». L’Engagement, La Bienveillance et l’Esprit d’équipe sont les trois valeurs qui fondent notre ambition éducative et managériale.

Notre leitmotiv opérationnel est « people, quality, performance ». Les hommes d’abord, à travers une forte attention accordée au recrutement et à la formation, mais aussi la qualité d’exécution de nos prestations et enfin la performance économique de notre société. Ces trois notions sont très liées.

Quelles sont les particularités d’un groupe comme Babilou Family ?

Nous sommes convaincus que l’éducation et l’accueil en collectivité permettent de lutter contre les inégalités dès le plus jeune âge et favorisent l’épanouissement social. C’est pourquoi, depuis 18 ans nous mettons toute notre énergie au service de l’éducation, du bien-être et du développement des enfants.

La Covid-19 a permis de révéler notre grande adaptabilité. Nous avions déjà fortement investi dans le digital, permettant ainsi de faciliter les échanges entre collaborateurs et entre les pays membres de la Babilou Family, ce qui s’est révélé très utile pendant cette période. Côté qualité opérationnelle, nous avons développé le label « Tous protégés, tous en sécurité » qui garantit une exigence absolue sur nos opérations au quotidien.

Comment avez-vous affronté la crise sanitaire traversée ?

Nous avons renforcé nos interactions sur la plateforme Workplace, un réseau social professionnel encourageant le lien social et le dialogue avec tous les collaborateurs du réseau.

Nous avions développé avant la crise un protocole sanitaire très détaillé, ce qui nous a permis d’être déjà « prêts » dès l’annonce des premières recommandations gouvernementales. Nos équipes ont été très réactives et toutes les crèches restées ouvertes durant la période étaient équipées de sas sanitaires avec des protocoles très strictes.

Quels conseils donneriez-vous à une ETI qui souhaiterait se lancer ?

Il est très important d’avoir la capacité de dire clairement et précisément à ses collaborateurs où la société se trouve, quelles sont les problématiques à venir, les challenges. Et si, pour des raisons business ou stratégiques, il n’est pas possible d’informer les collaborateurs des tenants et des aboutissants d’une opération, alors il faut oser le dire également. C’est cela qui va apporter confiance et base saine dans une entreprise.

Aussi, j’estime qu’il vaut mieux savoir parfaitement faire quelque chose et se concentrer sur ses compétences, plutôt que de perdre du temps et de l’énergie à tenter d’accomplir ce que nous avons du mal à faire d’ordinaire : c’est ce que j’appelle « être fort sur ses points forts ».  Bien entendu, il faut prendre en compte ce qui « ne va pas », mais cela ne doit pas être la priorité. Enfin, établir une ligne hiérarchique claire et ne pas trop diluer les responsabilités est déterminant. Il faut définir clairement les zones d’autonomie de chaque collaborateur.

Quels sont les prochains objectifs, challenges pour Babilou Family ?

Nous souhaitons investir sur deux axes. Le premier concerne l’Éducation durable. Nous avons annoncé il y a quelques semaines, la nomination de Sridevi Raghavan, nouvelle Vice-Présidente Monde Education, Qualité et RSE de Babilou Family. Sridevi est une femme d’exception qui est en train de créer un curriculum éducatif innovant et moderne combinant l’apport des neurosciences aux grandes pédagogies du XXIème siècle.

Le deuxième axe concerne notre modèle de management. Nous voulons qu’il soit en mesure de générer des talents sur le moyen terme. Cela inclut la création de programmes pour développer les compétences des collaborateurs et les encourager en ce sens. Ce système est déjà bien ancré en France et nous souhaitons en faire de même à l’international. Notre directeur général adjoint, Vincent Bulan, initialement infirmier puériculteur, en est l’un des meilleurs ambassadeurs.

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