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François Aupic (RSM) : “L’année 2021 marque une hausse de rentabilité générale des ETI très encourageante”

avril 3, 23
3 min. de lecture

Dans un contexte de crises et à l’heure d’une transition écologique majeure, les ETI françaises évoluent et poursuivent leur croissance, et ce, dans la grande majorité des secteurs d’activités. Retour avec François Aupic, associé RSM, sur l’étude publiée par ATH qui dresse un bilan de la situation financière des ETI sur la période 2017 à 2021.

QUELLE EST LA SITUATION FINANCIÈRE DES ETI EN 2021, AU SORTIR DE LA CRISE POST-COVID ?

Les PME et ETI françaises, qui étaient en bonne santé financière au moment d’aborder 2020, ont subi une chute de 7 % de leur activité avec la crise Covid. Cependant, beaucoup d’entre elles ont réussi à garder un niveau d’activité correct en bénéficiant des différentes aides et subventions, dont le prêt garanti par l’État (PGE), qui leur a permis de perdurer, d’évoluer et de se reconstruire de manière très encourageante.

Dans ce contexte de crise financière, énergétique et d’inflation, l’année 2021 marque le retour aux conditions d’activité de 2019 avec une nette amélioration de 2 % de leur chiffre d’affaires par rapport à 2019, 9 % par rapport à 2020, et 10 % par rapport à 2017.

L’ÉTUDE SOULIGNE UNE HAUSSE DE RENTABILITÉ GÉNÉRALE DES ETI, DANS LA PLUPART DES SECTEURS. POUVEZ-VOUS NOUS EN EXPLIQUER LES RAISONS ?

L’année 2021 marque en effet une hausse de rentabilité générale des ETI pour les secteurs de l’industrie, des services, et du commerce. Le BTP peine quant à lui à retrouver sa rentabilité des dernières années précédentes.

Côté profitabilité, les résultats sont très encourageants pour la grande majorité des secteurs par rapport à 2020 et 2019. L’excédent brut d’exploitation (EBE) par rapport au CA atteint les 6.5 %, contre 5.7 % en 2019. Les services représentent le taux le plus élevé (11.7 %), l’industrie et le commerce performent entre 6 % et 7 %. Quant au BTP, il reste faible (1.1 %).

Côté dotations, amortissements et provisions, les taux reviennent au niveau des années pré-crise avec un résultat à 4.3 %. Une évolution largement encouragée par les différentes solutions mises en place après la crise de 2020 (plans sociaux, restructuration…).

Côté exploitation, c’est la même tendance avec un résultat de 4.7 % qui représente le meilleur taux des cinq dernières années contre 4 % en 2017-2019 et 3 % en 2020. Cette amélioration est due en partie à des réductions de coûts (frais de déplacements, de transports, de marketing, de représentation…). Et avec le télétravail et les nouveaux modes de communication, ces frais diminuent durablement et représentent une réelle source d’économies pour les entreprises qui sont aussi plus agiles et plus flexibles qu’avant la crise.

EN QUOI L’EXPORT RESTE UN LEVIER DE DÉVELOPPEMENT IMPORTANT POUR LES ETI ?

Tandis que le commerce extérieur français est à la peine ces dernières années, les ETI présentent aujourd’hui de bonnes performances à l’export. En 2021, 38 % des ETI avaient un chiffre d’affaires à l’export d’au moins 5 % par rapport à leur CA total, contre 33 % en 2019.

Ces dernières années, elles exportent de plus en plus et de façon significative, et sont, en effet, plus performantes, davantage reconnues et réussissent plus facilement que les PME à exporter leur activité dans le reste du monde. C’est un levier de développement très important pour elles qui semble se confirmer en 2022 et en 2023.

LES ENTREPRISES DU SBF120 SEMBLENT MONTRER UNE DYNAMIQUE DE RÉSILIENCE ENCORE PLUS IMPORTANTE QUE LES ETI, AVEC UNE AUGMENTATION DU CHIFFRE D’AFFAIRES DE 13.5 % EN 2021, CONTRE 9 % POUR LES ETI. COMMENT L’EXPLIQUER ET QUELLES INSPIRATIONS POUR LES ETI ?

Ces entreprises du SBF120 ont des reportings de résultats plus réguliers, un contrôle de gestion plus performant et plus alerte, et des moyens plus importants qui leur permettent de réagir instantanément. Si elles sont leaders sur leur marché, ces entreprises ont de fait un pouvoir de négociation inégalable, et davantage de capacité à prendre des décisions, à agir et à imposer leurs modalités aux autres structures dans ce contexte perturbé de 2022.

QUELS CHALLENGES ATTENDENT LES ETI CETTE ANNÉE POUR MAINTENIR CETTE HAUSSE DE RENTABILITÉ POST COVID MALGRÉ LA FORTE INFLATION, LES EFFETS DE LA CRISE ÉNERGÉTIQUE, ET AUTRES ?

Au-delà du contexte conjoncturel, politique et climatique, de la hausse de prix, des difficultés d’approvisionnement, et des nouvelles obligations RSE, ces ETI ont encore des défis qui les attendent dans les prochains mois. Parmi eux, l’accélération de leur transition numérique, digitale et environnementale, et de leur politique de recrutement de nouveaux talents, pour continuer d’exister et de conserver une place centrale sur le marché. Ces différentes transformations concernent l’ensemble des acteurs (clients, fournisseurs, collaborateurs, actionnaires et fonds d’investissement). Aujourd’hui, elles n’ont plus le choix que de tendre vers une évolution à 360°, quel que soit leur secteur d’activité.

Ces ETI ont la capacité de s’adapter plus facilement à un contexte comme celui-là, par rapport à un grand groupe qui n’a pas forcément la même agilité. C’est une force !


Pour consulter l’étude complète et l’infographie, cliquer ici.

L’éclairage d’un expert sur le sujet
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