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Olivier Vincent, Bpifrance : « Nous aidons les entreprises à bâtir une stratégie export à moyen et long terme »

novembre 7, 25
3 min. de lecture

Afin de compléter les actions proposées aux dirigeants d’entreprise, Bpifrance vient de lancer le Diagnostic Business International, véritable outil d’accompagnement de mise en œuvre d’une stratégie à l’export. Olivier Vincent, Directeur exécutif de Bpifrance chargé des activités Export, détaille pour Objectif ETI les contours et les objectifs de ce nouveau produit.

Après avoir travaillé pendant dix ans avec Business France dans le cadre d’un partenariat stratégique, Bpifrance vient de signer un accord de renouvellement pour la période 2025-2027, avec l’idée d’accompagner les entreprises françaises à l’international grâce au Diagnostic Business International, un tout nouveau produit lancé en juillet dernier. Comment avez-vous enclenché cette dynamique ?

Parmi les nombreuses missions conduites par Bpifrance auprès des entreprises figurent notamment celles traduisant notre volonté de les accompagner dans leur internationalisation. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous nous sommes positionnés dès 2018 aux côtés des Régions françaises, des Chambres de commerce et d’industrie et de Business France en tant que membre fondateur de la Team France Export, afin de leur proposer un guichet unique auquel s’adresser pour mettre en œuvre de telles stratégies. Et dans ce cadre, nous avons établi des conventions avec chacun de nos partenaires, comme celle qui nous lie à Business France.

Lorsque j’ai repris la direction des activités Export de Bpifrance, en mars 2023, il m’a semblé intéressant de donner une nouvelle dimension à la convention conclue avec Business France en créant un produit : le Diagnostic Business International. Au travers de ce nouveau dispositif, notre ambition commune est de permettre d’accélérer les connexions entre les entreprises françaises exportatrices et les acheteurs étrangers, dont la mise en œuvre s’avère souvent complexe.

Vous avez officiellement lancé le « Diag » début juillet. Comment fonctionne-t-il ?

Nous proposons aux entrepreneurs un diagnostic incluant deux volets, à savoir une petite période d’incubation articulée autour d’un questionnaire opéré par Business France, doublée d’une phase d’immersion avec une mise en connexion avec des potentiels acheteurs qui permet, d’une certaine façon, de tester le potentiel que représente le pays qu’ils souhaitent cibler. De façon opérationnelle, sa commercialisation est plutôt dévolue aux équipes de Bpifrance, que ce soit au sein de notre réseau ou via la direction du conseil, tandis que sa mise en œuvre revient aux équipes de Business France.

Le contexte actuel n’est évidemment pas simple pour les entreprises qui cherchent à développer leurs exportations, mais il faut garder à l’esprit que l’appareil exportateur français est extrêmement concentré sur l’Europe, avant les Etats-Unis. C’est pourquoi nous affichons l’ambition de mettre en place 200 « Diag » dès les quatre derniers mois de l’année 2025, avec l’objectif de porter ce chiffre à 500 d’ici à la fin de 2026.

A quel profil d’entreprise est-il dédié ?

Il est difficile de dessiner un portrait-type sur la base de la trentaine de « Diag » que nous avons déjà mis en place, mais ce produit s’adresse plutôt aux belles PME de tous secteurs d’activité éligibles à la doctrine de Bpifrance, voire aux ETI qui ne disposeraient pas encore d’un appareil export puissant. Et même si nous avons fixé une jauge minimale de chiffre d’affaires à 1,5 million d’euros, il est particulièrement adapté aux entreprises qui affichent entre 30 et 40 millions de revenus et qui souhaitent pousser leurs premiers pions hors de l’Hexagone – qu’il s’agisse d’exportateurs de biens ou de petits industriels.

A noter, d’ailleurs, qu’il est tout à fait possible de solliciter deux Diag Business International sur douze mois glissants, si cela s’avère opportun. Dans la mesure où les primo-exportateurs ont souvent tendance à envisager une action « one shot », nous souhaitons les aider à bâtir une véritable stratégie export à moyen et long terme. Il s’agit d’un enjeu majeur pour la France : inciter les entreprises à vendre davantage leurs produits hors de l’Hexagone ne peut que jouer en faveur d’un rebond de notre taux de croissance économique.

En quoi ce « Diag » s’inscrit-il dans la stratégie d’action de Bpifrance ?

Le modèle de Bpifrance consiste à trouver des réponses financières aux différentes phases de vie de l’entreprise. Dans cette logique, nous veillons à offrir un panel de solutions au sein du métier de l’export, de sorte à établir un continuum d’actions. C’est pourquoi nous avons aussi lancé le Prêt digital export, commercialisé par les CCI et qui permet plutôt aux primo-exportateurs d’obtenir un financement compris entre 5 000 et 75 000 euros.

Quel que soit l’outil mis à disposition des entreprises, notre mission consiste à être un facilitateur pour toutes celles qui considèrent la question de l’exportation comme un obstacle difficile à surmonter. C’est l’une des croisades menées par Bpifrance, qu’il s’agisse d’épauler des PME qui seraient tentées d’abandonner une stratégie à l’export, faute de pouvoir s’y consacrer pleinement, mais aussi les ETI – dont on constate qu’elles ne sont souvent pas assez exportatrices alors que leur taille le leur permettrait.

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