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Rémi Forgeas (RSM) : Quand les États-Unis séduisent les PME et ETI françaises

octobre 26, 20
3 min. de lecture

Pour les entreprises françaises, tous secteurs confondus, les États-Unis représentent une destination de choix. Les avantages et opportunités sur ce marché ne manquent pas, même s’il ne faut pas mésestimer ses complexités. Conséquence, de nombreuses PME et ETI françaises décident de s’y implanter chaque année. Rémi Forgeas, leader du France Country Practice pour l’Amérique du Nord pour RSM et basé à New York depuis plus de vingt ans, revient sur les aspects à prendre en compte pour conquérir avec succès le marché américain.

Quel intérêt les entreprises françaises ont à s’implanter aux États-Unis ?

Rémi Forgeas : Le pays présente de nombreux atouts pour les entreprises françaises. Tout d’abord, la taille de son marché domestique composé de plus de 320 millions d’habitants avec un fort pouvoir d’achat et qui représente 20 % de l’économie mondiale. Une aubaine pour les industries de tous secteurs ! Et puis, c’est un pays riche, vecteur d’innovations, avec des cadres juridiques protecteurs pour les entreprises et les consommateurs. Sa main-d’œuvre est qualifiée et sa monnaie, le dollar, est la devise la plus utilisée au monde. Ces différents aspects rendent les États-Unis particulièrement attractifs.

Hors crise sanitaire, le contexte (politique, économique) est-il favorable à l’implantation d’entreprises étrangères ?

Rémi Forgeas : Oui, car malgré la crise actuelle, l’économie y est stable. De fait la crise du COVID-19 vient de clore la plus longue phase de croissance de l’économie. Même s’il est difficile de prévoir la sortie de la crise sanitaire, il est vraisemblable que l’économie américaine repartira plus et plus fort que les autres économies…

Depuis plusieurs années, les politiques relatives à l’immigration ont rendu plus difficile l’expatriation à destination des USA. Cependant, ceci n’a aucune influence sur les investissements en provenance de l’étranger, qui sont toujours les bienvenus, surtout les capitaux d’origine européenne… Ainsi, chaque année, les investissements français aux États-Unis ne cessent d’augmenter !

Certains États, à l’image du Michigan, de la Floride ou encore de l’État de New York ont mis en place des politiques spécifiques pour attirer les entreprises étrangères.

Que doivent prendre en compte les entreprises avant de s’implanter aux États-Unis ?

Rémi Forgeas : Il est primordial de bien réfléchir à sa stratégie en amont. Pour quelles raisons veut-on s’implanter sur place ? De quels moyens humains et financiers dispose-t-on pour conduire son projet sur la durée ?

Il faut mesurer l’importance des distances (Il y a 4 fuseaux horaires entre New York et San Francisco) et les différences culturelles dans la conduite des affaires avec notre pays. Par exemple, la réalité du monde du travail est fondamentalement différente de la nôtre. Ainsi, le chômage n’est pas une crainte aux États-Unis : il y a une rotation importante des salariés. Autre différence, les profils sont plus spécialisés, moins « couteaux suisses » qu’en France, les fiches de poste extrêmement détaillées. Rien d’insurmontable, mais il est fondamental d’oublier ses réflexes Français, d’où l’importance d’être accompagné par des personnes disposant de cette expérience internationale.

L’enjeu est de taille car si le projet d’implantation est mal préparé, il peut mettre en péril le groupe entier !

Quelles sont les bonnes pratiques fiscales à connaître ?

Rémi Forgeas : La fiscalité américaine est complexe, même par rapport à la fiscalité française… D’abord il y a différents niveaux de fiscalité : le fédéral, les États et une dernière au niveau local.

Les lois fiscales sont particulièrement exigeantes vis-à-vis des sociétés détenues par des capitaux étrangers, en particulier sur des obligations d’information à donner sur les relations financières avec l’étranger. Les sanctions pour défaut de déclaration de ces transactions peuvent être particulièrement lourdes. Un autre champ de complexité est la sales taxe qui est prélevée au niveau des États, ce qui signifie 50 cadres juridiques…

Avoir dès le départ une bonne compréhension des obligations fiscales auxquelles la société est soumise est primordial. C’est pourquoi, je conseille à chaque entreprise souhaitant s’implanter aux États-Unis de se faire accompagner par un conseiller fiscal local mais qui dispose d’une réelle expérience avec les sociétés d’origine internationale. C’est un moyen sûr d’assurer ses arrières et de poser les bases d’une implantation réussie.

L’éclairage d’un expert sur le sujet
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