Spécialiste de la garde d’enfants à domicile, Mômji a su se tailler une place de choix sur le marché de la petite enfance avec une offre qui la distingue de la concurrence : proposer une immersion linguistique et une approche pédagogique innovante. Rencontre avec Antoine Gentil, directeur fondateur d’une agence leader dans son domaine.
Comment est née l’idée de proposer un service d’immersion linguistique à domicile ?
Après avoir vécu quelques années aux États-Unis, mes petites sœurs sont rentrées en France parfaitement bilingues. Mon constat a été sans équivoque : le meilleur moyen d’apprendre une nouvelle langue est l’immersion dans un pays étranger dès le plus jeune âge. L’idée de créer un service d’immersion linguistique à domicile a alors commencé à germer.
En 2009, avec 500 euros chacun en poche, nous avons créé, avec Julien Viaud, la société Baby-Speaking. Au départ, nous avons tout fait nous-mêmes. Nous avons épluché nos carnets d’adresses respectifs pour trouver nos premiers clients. Nous avons ciblé nos anciens collègues d’école âgés entre 30 et 40 ans, les plus susceptibles d’avoir des enfants. Trois ans plus tard, Baby-Speaking est devenu Speaking-Agency, avec un nouveau service de cours de langues aux enfants, adolescents et adultes.
Puis, en 2018, fort de notre expérience depuis 9 ans en garde bilingue, nous souhaitions pouvoir capitaliser sur cette expertise pour s’étendre sur le marché plus large de la garde d’enfants généraliste, mais en apportant de la valeur ajoutée et une vraie différence par rapport au marché.
Nous avons donc ouvert un nouveau service de garde créative, en français totalement cette fois, avec une approche qui s’appuie sur des pédagogies actives et sur la personnalité et la différence de nos nounous. Et cette année, Speaking-Agency est devenu Mômji, un nom qui qualifie mieux notre projet et nos ambitions pour devenir leader de la garde d’enfants différente et accompagner notre développement !
Justement, quelles sont les grandes lignes de ce projet ?
Notre objectif premier avec Mômji est d’impacter positivement le développement de l’enfant, que ce soit à travers notre offre bilingue ou créative. Nous cherchons à favoriser son autonomie et à développer ses facultés de sociabilité, de motricité et d’expression de soi. Nous proposons donc des parcours personnalisés et centrés sur les besoins et les intérêts de l’enfant.
Pour développer cette approche pédagogique, inspirée de celle de Montessori, nous nous sommes entourés d’experts de l’apprentissage et du bilinguisme. Nous avons créé des outils innovants pour pouvoir proposer un service avec une vraie valeur ajoutée et avons placé l’accompagnement des intervenants au centre de nos préoccupations.
Le partage, l’ouverture et la différence sont les trois valeurs qui constituent le socle de Mômji, car nous sommes convaincus que la richesse de la diversité et la transmission des cultures sont bénéfiques au développement de l’enfant.
Mômji fait partie du secteur des services à la personne, quels sont les défis que vous avez rencontrés ?
Il y a de très fortes exigences liées au milieu. Un manque de réactivité ou de fluidité de notre part peut très vite générer de l’insatisfaction chez nos clients. C’est pourquoi chaque maillon de la chaîne a son importance.
L’enjeu de recrutement dans le secteur des services à la personne est essentiel, en particulier dans le secteur de la garde d’enfants. Il faut savoir attirer et fidéliser nos salariés en développant un fort sentiment d’appartenance. C’est le nerf de la guerre. Pour ce faire, nous offrons plusieurs avantages, comme des cours d’anglais ou de français gratuits à nos salariés ou encore le financement du CAP petite enfance à nos intervenants.
Nous proposons aussi des moments de convivialité et d’échanges pour tous les salariés. L’occasion de faire des rencontres et d’apprendre à mieux connaitre ses collègues.
Vous êtes membre du Réseau Entreprendre Paris. Qu’est-ce que cela vous a apporté ?
Quand on s’inscrit dans une optique de croissance, il est absolument essentiel de se faire accompagner, d’autant plus qu’avec Julien, nous sommes passés du statut d’étudiant à celui de dirigeants d’une société. Avec le Réseau Entreprendre Paris, nous avons appris à prendre le recul nécessaire pour avancer. Si l’on regarde froidement notre parcours, nous sommes bien évidemment contents de ce que nous avons réalisé, mais nous aurions pu aller plus vite. Il est important de rester humble, de savoir se remettre en question pour avancer et de regarder ce qui se fait ailleurs pour continuer à innover.
Après avoir été accompagnés pendant plusieurs années en tant que lauréat, nous sommes devenus accompagnateurs au sein du réseau en 2020. Nous partageons nos bonnes pratiques et aidons les jeunes entreprises à se développer, comme d’autres l’ont fait pour nous. L’un des points sur lesquels j’insiste est l’importance d’entretenir de bonnes relations avec ses associés. Cela figure très haut sur la liste des priorités. Il faut aussi s’avoir s’entourer de personnes complémentaires et meilleures que soi.
Quelles sont vos perspectives de développement ?
Mômji est actuellement présente dans 11 villes de France. Le développement de la société en province, notamment à Lyon, Lille, Bordeaux, Nantes et Toulouse, fera partie de nos prochaines priorités, sur une perspective à trois ou quatre ans.
Nous souhaitons également inscrire Mômji dans un modèle hybride, entre une agence de garde d’enfants et un « marketplace », dont le meilleur exemple français est Doctolib ou encore Vinted au niveau européen. Nous voulons allier la qualité d’une agence qui est à l’écoute des besoins de ses clients, et l’efficacité et la réactivité des plateformes en ligne, avec ce côté intuitif et facile d’utilisation. Notre objectif est de rester leader en France de la garde d’enfant différente, avec une approche pédagogique qui se distingue de nos concurrents.