Heppner, c’est l’ETI dans toute sa splendeur… Quatre générations qui se succèdent depuis plus de 95 ans, un ancrage local, des créations d’emplois et enfin une internationalisation réussie. Jean-Thomas Schmitt, son Directeur général de 36 ans, nous raconte l’itinéraire d’une ETI bien dans son temps. Partie 2/2.
Quels ont été vos derniers challenges ? Et les prochains ?
Nos quatre challenges majeurs sont déjà amorcés :
D’abord, nous avons mené à mon arrivée une vraie transition vers le digital, dont je suis extrêmement fier. Il s’agit d’un vaste programme de transformation structuré autour de 4 piliers : l’expérience client, l’excellence opérationnelle, l’expérience collaborateurs, et la disruption. L’enjeu est désormais d’accélérer cette transformation.
Nous avons également fait nos premières acquisitions internationales terrestres, à Barcelone, aux Pays-Bas et en Allemagne. Ce déploiement à l’international doit continuer à s’opérer y compris pour nos activités Overseas hors de France. Nous venons d’investir également au Sénégal pour amorcer notre développement dans cette région, formidable opportunité de développement à long terme.
Sur le volet RH ensuite, nous sommes en pleine transformation. Nous voulons aller vers un modèle encore plus « intrapreneurial », pour engager davantage nos collaborateurs. Nous les formons mieux, détectons ceux d’entre eux qui nous semblent être à fort potentiel pour l’entreprise et nous les responsabilisons pour qu’ils puissent donner le meilleur d’eux-mêmes.
Le 4ème challenge et non des moindres est l’urgence environnementale, défi que nous partageons avec nos clients et nos partenaires. Nous passons à la vitesse supérieure en termes d’énergies propres et accompagnons nos sous-traitants dans cette démarche.
On parle beaucoup de start-ups, de grands groupes, et très peu d’ETI… Pourquoi ? Qu’est-ce que vous aimeriez qu’on mette en avant dans les ETI ?
Les ETI sont des entreprises de territoires, elles créent de l’emploi, elles sont profondément ancrées dans l’économie locale contrairement aux startups… On le voit aujourd’hui, les différentes crises sociales qui touchent le pays sont des crises de territoires. Les ETI ont un rôle à jouer ! Elles sont aussi porteuses de sens et d’attractivité pour les jeunes générations qui ne se retrouvent parfois plus dans les organisations matricielles complexes de très grandes structures. Il faut que les ETI travaillent sur leur « plateforme de marque », qu’elles définissent mieux ce qu’elles apportent à la société, leurs atouts, et qu’elles le disent !
Quelle règle aimeriez-vous voir changer ?
Deux pistes d’améliorations, la transmission d’abord avec l’ISF et le pacte Dutreil. Les taxes de production ensuite, car les écarts, vis-à-vis de l’Allemagne notamment, restent encore considérables.
Un conseil à donner pour un entrepreneur de PME qui croît… ? Y a-t-il des étapes à ne pas rater et/ou des choses indispensables à savoir ou à faire ?
L’écueil pour nos entreprises serait de se reposer sur nos gloires passées, de se faire dépasser par de nouveaux acteurs, de se faire court-circuiter ou reléguer à des activités de plus faible valeur ajoutée. L’enjeu de modernisation est donc immense.
Pour ce faire, un entrepreneur ne peut pas s’isoler. Il doit s’entourer de nouvelles compétences, de nouvelles expertises. À mon arrivée à la tête de l’entreprise, j’ai volontairement créé une rupture afin d’attirer de nouveaux profils, notamment des experts métiers issus d’autres secteurs d’activités. Nous avons besoin de personnes avec une nouvelle vision pour éprouver nos process et trouver de nouvelles solutions. Aujourd’hui, je considère que nos collaborateurs sont notre premier actif !
Ensuite « penser international » repousser les frontières pour y intégrer de nouvelles opportunités. En cela les ETI sont bien placées car elles font preuve d’un fort dynamisme en exportant un savoir-faire à la française très recherché.