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Martin Ohannessian (Le Petit Ballon) : « Le plus grand succès du Petit Ballon, c’est qu’on s’amuse bien ! »

juin 1, 21
3 min. de lecture

Il y a dix ans, Martin Ohannessian lançait sa petite entreprise de vente de bouteilles de vin par « box », livrées tous les mois aux clients. Le Petit Ballon est aujourd’hui bien installé dans le paysage œnologique et numérique français avec 100 000 abonnés et 20 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le jeune entrepreneur revient pour Objectif ETI sur les moments forts de cette success-story.

Comment est née l’idée du Petit Ballon ?

Cela remonte à 2010, j’avais alors un groupe de musique et j’avais monté un site Internet pour aider les musiciens à faire des tournées. Le projet s’appelait MyTourManager et j’ai eu la chance que quelqu’un me propose de racheter le site et l’application ! Avec ce petit pécule, j’ai voulu consacrer mon temps et mon énergie à des choses qui me passionnent : la gastronomie et le vin ! J’ai pris des cours d’œnologie, j’ai lu des livres sur le vin et je me suis vite aperçu que tout ce qui touchait à ces sujets était, en général, assez ennuyeux. Donc j’ai eu envie de donner un point de vue un peu plus sympa sur le vin en misant sur le digital !

Le Petit Ballon vient de fêter ses dix ans, racontez-nous les moments forts de cette décennie…

La première étape marquante, c’est la rencontre avec Jean-Michel Deluc, l’ancien chef sommelier du Ritz. À cette époque-là, les vignerons étaient réticents à l’idée de travailler avec des entreprises spécialisées dans la vente en ligne et c’est la crédibilité de Jean-Michel qui nous a aidés à les convaincre !

Ensuite, c’est l’arrivée des premiers clients qu’on ne connaît pas. Les 10 ou 15 premiers clients étaient des proches. Notre premier client « inconnu » est toujours abonné dix ans après, je le remercie parce qu’il nous a permis d’avoir confiance en nous !

Quels rapports entretenez-vous avec ces abonnés ?

Au début de l’histoire, on avait transformé mon appartement en zone de réception, les gens venaient y récupérer leur colis. On échangeait beaucoup avec eux, ça a été un moment fondateur. C’est devenu l’ADN du Petit Ballon : rencontrer les clients, récolter leur avis. Rapidement, l’appartement est devenu trop petit et, juste en face, une agence a fermé. On y a installé notre bar-boutique.

Comment se porte Le Petit Ballon aujourd’hui ?

Notre avenir est plutôt sécurisé, avec plus de 100 000 abonnés, des gens très fidèles, et les vignerons veulent désormais tous travailler avec nous, ils savent qu’on les paye bien, en temps et en heure ! Plus sérieusement, ce sont des gens qui ont trop longtemps souffert de s’être fait avoir et, avec nous, ils se sentent bien. On découvre plein de vins parce qu’on nous les envoie, on va en chercher d’autres sur des territoires bien précis.

Le plus grand succès du Petit Ballon, c’est qu’on s’amuse bien ! Nos fournisseurs (les vignerons) ont de belles histoires à nous raconter, nos clients sont des bons vivants et nos prestataires aussi !

La crise sanitaire a favorisé le recours des consommateurs à la vente à distance, comment cela s’est traduit pour votre activité ?

On fait partie des « chanceux », et on l’a compris assez rapidement lors du premier confinement. La mobilisation des nos équipes mais aussi de nos prestataires nous à permis d’accompagner cette forte accélération et d’assurer la bonne exécution de notre service. Nous avons eu beaucoup de nouveaux clients –que nous avons réussi à fidéliser pour la plupart – et beaucoup de nos anciens clients ont commandé plus de bouteilles !

En revanche, l’aspect négatif c’est que beaucoup de vignerons dépendent des restaurants et ont dû revoir tout leur modèle de production. Ils vivent une période difficile, on est très dépendants d’eux et on a essayé de leur rendre, en organisant par exemple une journée vigneron durant laquelle on leur a reversé tout le bénéfice du site !

Comment vous voyez les prochains mois, les prochaines années pour Le Petit Ballon ?

Les abonnements représentent une belle part de notre chiffre d’affaires, c’est notre meilleur atout. Nous essayons d’en faire quelque chose qui ne peut pas être concurrencé, de le personnaliser au maximum pour nos clients et nous avons beaucoup de choses en projet sur cette partie.

La partie e-shop est également un sujet d’avenir pour nous, c’est un sujet sur lequel nous étions bons mais pas excellents. Nous avons travaillé fort pour faire partie des meilleurs et nous voulons continuer sur cette voie. J’en reviens aux vignerons, nous voulons qu’ils puissent profiter de l’audience du Petit Ballon pour se faire connaître et vendre leur vin.

On se pose des questions sur la partie retail : est-ce qu’on continue à en faire ? Est-ce qu’on ouvre cinquante boutiques ou juste quelques-unes ? Nous avons toutefois mis en place un partenariat avec Monoprix : on s’occupe de tout un rayon, on a revu le design, on a mis des labels, etc. Ils se servent de notre expérience et notre savoir-faire pour mieux vendre leurs vins.

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