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Charlotte Feraille (Fondation du Sport Français) : « PME et ETI deviennent des partenaires naturels des sportifs »

mai 2, 24
3 min. de lecture

L’accompagnement des sportifs dans leur carrière via un mécénat permet d’adopter une approche de long terme visant aussi à leur insertion dans la vie professionnelle. Les entreprises y trouvent aussi leur compte, notamment dans le cadre d’une stratégie RSE. Tel est le credo de la Fondation du Sport Français, comme nous l’explique Charlotte Feraille, sa déléguée générale.

Quelle est l’ambition affichée par la Fondation du Sport Français depuis sa création, en 2011 ?

Notre raison d’être consiste à relever le défi de conjuguer sport et fondation, afin de permettre aux entreprises et aux particuliers de s’investir dans un domaine où le sponsoring règne pourtant en maître depuis de longues années. En promouvant l’objet universel du sport, son utilité sociale et son important potentiel en tant qu’outil éducatif et d’inclusion, nous cherchons à donner un coup de pouce à des projets d’accompagnement de sportifs, qui font généralement face à trois années avant de pouvoir espérer bénéficier de subventions ou de se trouver en situation de haute performance.

D’un budget de fonctionnement initial de 100 000 euros, en 2017, nous sommes désormais passés à 15 millions et nous élargissons peu à peu notre champ d’action, notamment auprès des collectivités, en nous appuyant sur notre équipe de quinze salariés. Mais il s’agit aujourd’hui de continuer à mener un travail de pédagogie, tant auprès des entreprises que des sportifs eux-mêmes, pour leur donner envie de franchir le pas.

Vous avez mis en place le pacte de performance. De quoi s’agit-il ?

Son origine remonte en 2014, date à laquelle le ministre des Sports, Thierry Braillard, souhaite mener une action coup de poing pour lutter contre la précarité des sportifs. En proposant de structurer des tickets de 20 000 euros, nous permettons à ces derniers d’accéder à un financement d’ampleur considérable à leur échelle, et à l’entreprise de mettre en place une action qui s’avère particulièrement fédératrice. Surtout, celle-ci va au-delà du financement car elle a vocation à faciliter l’insertion professionnelle des sportifs – via la découverte des codes propres au monde de l’entreprise et, parfois, en se concrétisant par un emploi. En procédant de la sorte, nous suivons une logique qui va clairement au-delà de ce que peuvent proposer les contrats de sponsoring (souvent réservés à un petit nombre, d’ailleurs).

Notre approche a d’ores et déjà démontré son utilité : plus de 500 personnes ont pu bénéficier du pacte de performance – un chiffre à comparer aux quelque 6 000 sportifs de haut niveau que l’on dénombre en France. Bien qu’il nous soit encore possible d’aller plus loin, la preuve est désormais faite que les grands groupes ne sauraient être les seuls à adopter cette approche : PME et ETI deviennent des partenaires naturels des sportifs, grâce à un outil adapté à leurs attentes et à leurs moyens. Elles comptent pour 80 % des 400 entreprises engagées dans le pacte de performance.

Qu’est-ce qui vous permet de donner encore plus d’écho à vos actions ?

Outre la perspective des Jeux Olympiques, qui place résolument les sportifs au premier rang de l’actualité, nous voyons notre approche trouver de plus en plus de résonnance dans les politiques de RSE des entreprises. Lorsque celles-ci décident de porter à nos côtés des projets de financement de personnes en situation de handicap, de femmes ou d’individus appartenant à une minorité, elles rendent leurs engagements très concrets. Même si PME et ETI fonctionnent souvent au « coup de cœur » lorsqu’elles arrêtent leur choix dans la liste de sportifs que nous leur proposons, elles créent du lien en interne par le biais d’actions qui font sens. D’ailleurs, nous rencontrons une demande de plus en plus forte d’accompagnement dans leur choix, preuve qu’elles prennent très au sérieux leur démarche.

Avez-vous déjà accompagné des sportifs à l’issue de leur carrière ?

Parmi ceux que nous accompagnons, certains ont entamé ce processus mais nous nous attendons à ce qu’ils soient encore plus nombreux à l’avenir. Les questions d’intégration post-carrière devraient donc monter en puissance et, à cet égard, nous avons prévu d’organiser un « job dating » avec France Travail, à l’issue des Jeux Olympiques.

Quant aux entreprises, elles continuent de montrer leur intérêt pour ce que nous leur proposons. Même si la perspective des olympiades a pu leur donner un regain d’intérêt, celles-ci ont plutôt tendance à s’inscrire dans la durée, ce qui nous rend particulièrement optimistes pour la suite de nos actions. C’est clairement une optique de partenariat de long terme qui se noue, ce dont nous ne pouvons que nous réjouir pour l’avenir.

L’éclairage d’un expert sur le sujet
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