Créée il y a 70 ans, Santos est aujourd’hui pilotée par la troisième génération familiale. Avec ses appareils destinés aux professionnels de la restauration, la PME installée à Vaulx-en-Velin a su imposer son savoir-faire dans 130 pays.
Comment résumeriez-vous l’histoire de Santos, que vous co-dirigez depuis une vingtaine d’années ?
Aurélien Fouquet : Lorsque notre grand-père a créé la société après-guerre, il s’agissait de répondre à une très forte demande d’appareils électroménagers. Un tournant s’est ensuite opéré lorsque notre père, Jacques, a transformé l’atelier en PME. Avec son regard d’ex-auditeur, il a insufflé une nouvelle dynamique en enrichissant la gamme de produits, en créant le bureau d’études et en portant une vision plus internationale. En parallèle, décision fut prise de concentrer les efforts uniquement sur la marque Santos, dédiée aux professionnels, dans les années 1970. Ils ont ainsi été tour à tour visionnaires : en s’appuyant sur la force de la société dans le B2B et de la légitimité de ses produits auprès des distributeurs, ils ont pu maintenir un label « made in France » tout en maintenant leur exigence qualitative.
Nicolas Fouquet : Une autre force de notre père a été de nous imprégner de ce qu’était Santos, sans jamais nous pousser à prendre sa suite. Au contraire, il nous a enjoint à faire des études et à démarrer nos carrières dans des grands groupes. C’est donc forts de nos parcours d’ingénieurs dans l’industrie automobile que nous avons intégré l’entreprise au moment où celle-ci était en pleine croissance. Nous sommes arrivés lorsqu’il y avait la nécessité d’informatiser, d’organiser et de gérer les sous-traitants. C’est ainsi que la transmission s’est faite. Et aujourd’hui, Santos exporte ses extracteurs de jus, ses blenders et autres moulins à café dans 130 pays.
En quoi une direction bicéphale vous est-elle utile ?
Nicolas Fouquet : Chacun dispose de son champ d’action. Aurélien, qui a toujours aimé les fonctions commerciales, a notamment créé de zéro les marchés de Dubaï et ainsi complété notre maillage à l’international. Etant davantage attiré par la technique, je suis plus directement impliqué dans l’innovation technologique et la gestion de nos brevets, par exemple. Etre deux, c’est une force pour diriger : c’est de la co-compétence ! Et cela nous permet aussi de nous partager géographiquement, puisque l’un de nous peut être à l’étranger pendant que l’autre demeure sur site.
Et comment envisagez-vous la suite ?
Aurélien Fouquet : Aujourd’hui, nous employons 48 personnes à Vaulx-en-Velin et nous nous appuyons sur un ensemble de sous-traitants locaux pour totaliser un chiffre d’affaires de 19 millions d’euros (contre 11 millions, à notre arrivée). Mais nous avons à cœur de franchir un nouveau palier dans notre croissance, en mettant à profit la force de la marque et notre savoir-faire. C’est d’autant plus envisageable que la France est ultra légitime dans ces métiers : nous créons sans cesse des tendances dans la gastronomie.
Nicolas Fouquet : Nos clients attendent d’ailleurs que nous continuions de mettre notre capacité d’innovation au service de leurs ambitions, de sorte à continuer de proposer des produits en phase avec les nouvelles habitudes des consommateurs. Notre histoire, bâtie avec l’appui de partenaires locaux, nous laisse à penser qu’il est possible d’y répondre en recréant une filière industrielle en France. Et si certains souhaitent revenir dans l’Hexagone, nous les accueillerons à bras ouverts !
