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Pascal Portelli (Delta Dore) : « Les enjeux extra-financiers ont été au cœur des discussions avec les fonds entrés à notre capital »

juillet 10, 24
3 min. de lecture
Pascal Portelli, Delta Dore

Créé en 1970, le concepteur et fabricant de solutions domotiques Delta Dore vient d’ouvrir son capital à trois fonds d’investissement. Son objectif : faire plus que doubler de taille et atteindre 400 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2030. Pascal Portelli, son président du directoire, nous détaille sa feuille de route.

Le parcours de Delta Dore est jalonné de défis relevés, qu’il s’agisse de transition managériale, d’innovation produits permanente ou encore de développement à l’international. Comment avez-vous franchi toutes ces étapes ?

Lorsque je suis arrivé en 2017, il s’agissait effectivement de répondre à la problématique de succession de l’entreprise familiale portée depuis sa création par Joël et Monique Renault. Delta Dore s’était fait un nom dans le domaine du pilotage du confort et des énergies dans les bâtiments et nous devions tracer son avenir sur fond d’importance croissante de la transition écologique. Ce fut chose faite à l’issue de presque une année de co-pilotage avec la famille des fondateurs : nous demeurons une société extrêmement innovante, en créant et en introduisant sur le marché de nouveaux produits tous les ans, tout en augmentant notre exposition à l’international puisque nous y enregistrons désormais environ 50 % de nos ventes – contre près de 30 % il y a seulement quelques années.

Avez-vous retenu un axe de développement particulier ?

Nous avons légèrement fait évoluer la mission de Delta Dore en nous appropriant le concept de sobriété positive : les produits que nous proposons doivent certes permettre des économies d’énergie, mais ils doivent surtout induire une réduction de l’empreinte carbone des utilisateurs sans pour autant nuire à leur confort thermique. C’est là tout l’enjeu, dont on a beaucoup parlé au moment où la guerre en Ukraine a mis en lumière les difficultés d’approvisionnements en énergie : inciter les particuliers à se contenter de 19 degrés chez eux constitue un message simple, mais assurer leur confort nécessite d’automatiser des modulations de température, d’inclure des calendriers d’utilisation intelligente de leurs équipements, de prendre en compte des aspects techniques comme le type de logement, son isolation, son degré d’inertie thermique, etc.

Grâce à des produits permettant de gérer l’ensemble de ces aspects pour les logements (le segment sur lequel nous nous concentrons depuis la cession d’une activité dans le tertiaire, en 2021), nous avons récemment élargi notre clientèle : outre les grands comptes (comme les spécialistes des solutions de chauffage) et les professionnels du secteur (électriciens, chauffagistes, etc.), nous nous adressons aussi aux particuliers qui expriment de plus en plus souvent le désir de s’équiper eux-mêmes. A charge pour nous d’apporter la bonne solution à chacun d’eux.

Vous avez récemment fait évoluer votre actionnariat. Comment cela s’est-il déroulé ?

Il s’agissait de répondre au souhait de Schneider Electric de céder ses 20 % du capital après nous avoir accompagné plus d’une vingtaine d’années. Pour prendre sa suite, nous avons sélectionné trois fonds d’investissement filiales de nos partenaires bancaires : Arkéa Capital, Unexo (groupe Crédit Agricole) et BNP Paribas Développement se sont engagés à nous accompagner sur le temps long et de façon agile.
A leurs côtés, deux tiers de nos 825 salariés détiennent conjointement plus de 6 % de l’entreprise. Il faut d’ailleurs noter que les enjeux extra-financiers ont été au cœur des discussions avec chacun des trois fonds. Même si nous avons déjà beaucoup œuvré pour inclure ceux-ci dans notre stratégie de développement, nous travaillerons ensemble pour y répondre de façon encore plus efficace. Ce fut aussi l’un des axes de la première session du programme Accélérateur ETI de Bpifrance, dont nous avons intégré la huitième promotion récemment. N’oublions pas que le secteur du bâtiment, au sens large, représente 37 % de l’empreinte carbone à l’échelle mondiale. A notre échelle, nous avons fait le choix de ne jamais désindustrialiser pour y contribuer le moins possible et nous sommes particulièrement fiers de rester ainsi très ancré « made in France ».

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