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Olivier Passot (Revol) : « un point d’honneur à poursuivre notre croissance »

décembre 27, 22
4 min. de lecture

Entreprise plus que séculaire, Revol est spécialisée dans la fabrique de porcelaines de belle facture. Rencontre avec Olivier Passot, président de cette entreprise familiale dont il incarne la neuvième génération de dirigeants.

Quelle est l’histoire de la maison Revol ? Qu’est-ce qui fait sa force ?

Revol c’est avant tout une histoire d’amour. La maison a été fondée par mes ancêtres Pierre Revol et son épouse Madeleine Carrier, tous les deux potiers dans le nord de la Drôme. Pierre Revol s’est formé auprès des maîtres faïenciers Lyonnais qui maîtrisent notamment la technique de l’émail. Cette formation d’excellence va durer trois ans. En 1768, année de leur mariage, Pierre et Madeleine lancent ensemble le premier “Atelier Revol”…

La force de notre marque repose sur un savoir-faire perpétué depuis plus de 250 ans. Des générations d’ouvriers et de dirigeants ont contribué à la transmission de nos savoir-faire et de notre identité à travers les âges. La transmission de notre histoire et de nos valeurs est si importante à nos yeux que nous avons mis en place, il y a une dizaine d’années de cela, un service patrimoine consacré à l’histoire de Revol et de nos collections. Nous avons ainsi constitué un fond qui, nous l’espérons, sera un jour partagé au public.

Vous rejoignez Revol en 1999. En 2007, vous en prenez les rênes, succédant ainsi à votre père. Quelles ont été vos priorités stratégiques ?

J’ai toujours fait en sorte que notre stratégie soit axée sur la marque et l’innovation. Elle s’est déployée de façon volontariste mais également en raison du contexte économique. En 2001, un évènement a fortement impacté notre activité, il s’agit de l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Ce qui a entrainé la levée de toutes les barrières douanières. Nos partenaires et distributeurs historiques ont alors commencé à acheter massivement du Made in China. Nous commencions à perdre du chiffre d’affaires. Il était impératif de se réinventer.

Dans ce contexte difficile, il a fallu développer la marque en travaillant sur de nouvelles collections qui font partie aujourd’hui du patrimoine de Revol.

Animés par cette envie d’innover, nous avons lancé notre gobelet froissé au début des années 2000, devenu depuis un produit emblématique de la marque. Nous avons poursuivi sur cette lancée en créant chaque année au moins une collection, voire deux. Nous avons un lab. dédié notamment à l’innovation, à la recherche et au développement, ainsi qu’au design. L’innovation est devenue fondamentale dans notre secteur, lequel s’est grandement rapproché de celui de la mode.

Quel regard portez-vous sur l’engouement des Français pour les arts de la table ?

En quelques années, les Français ont développé un intérêt tout particulier pour la cuisine. Pour s’en convaincre, il suffit de voir le nombre d’émissions de télévision consacrées à la discipline. Cet attrait se manifeste également sur les réseaux sociaux. Bon nombre d’internautes postent des photos de leur assiette. Cette tendance renforce la nécessité pour les acteurs de la restauration de travailler sur l’esthétique. Ce qui implique, entre autres, de choisir une vaisselle de belle facture.

Comment avez-vous fait face à la crise sanitaire ?

Notre premier marché étant l’hôtellerie et la restauration, nous avons été durement frappés par cette crise. Nous avons même été contraints de fermer temporairement notre usine. Pour autant, nous avons mis à profit ce temps pour réfléchir à notre avenir et à la manière dont nous pourrions gagner en agilité. Nous avons aussi réfléchi à notre offre. Nous avons également pu poursuivre les travaux de digitalisation qui étaient déjà en cours avant l’irruption de la crise sanitaire. En effet, nous avions déjà un site e-commerce en fonctionnement.

Depuis un an et demi, les Français sont très nombreux à retourner au restaurant. Après avoir été confinés, ils ont à cœur de sortir de chez eux. Le secteur des hôtels et des restaurants se montre assez résilient, ce qui est une excellente nouvelle pour notre activité. D’autant que ce secteur représente une bonne partie de notre activité.

Comment avez-vous intégré la question environnementale à votre stratégie ?

En 2015, nous avons lancé un projet de sensibilisation interne dénommé « Revolvert ». Ce projet est la concrétisation de nombreux efforts réalisés à l’intérieur de l’entreprise sur la question environnementale. Nous avions investi dans l’isolation des fours pour consommer moins. Nous avions également investi dans une station de traitement des eaux. Forts de toutes ces avancées, nous avons souhaité aller plus loin en incluant nos salariés, déjà sensibilisés à ces problématiques, dans cette belle démarche.

Dans le même ordre d’idées, nous avons également lancé en 2020 la collection «NO.W » (No Waste) fondée sur l’éco-conception. Nous avons été le premier acteur de notre secteur à lancer une collection entièrement produite à partir de matières minérales récupérées au niveau de la station de traitement de l’eau puis recyclées, cette invention fait d’ailleurs l’objet d’un brevet. Il y a un engouement fort autour de cette gamme. Cette valorisation des effluents de production permet notamment à notre entreprise de réduire de façon significative ses prélèvements de matières premières minérales dans l’environnement.

Que peut-on vous souhaiter pour ces prochains mois ?

Nous mettons un point d’honneur à poursuivre notre croissance. Ce qui pose la question du recrutement. Nous sommes rassurés à ce sujet car il semblerait que nous disposons plutôt d’une bonne marque employeur, grâce à notre fort ancrage territorial de plus de 250 ans, à notre image de marque, à la qualité de nos produits et à nos engagements RSE. Une histoire, un savoir-faire, une entreprise familiale, un enracinement fort et local, un produit qui raconte la gastronomie française. Autant d’éléments qui attirent les candidats et permettent de fidéliser nos collaborateurs…

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