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Xavier Aubercy (Maison Aubercy) : « Notre savoir-faire et la passion du métier n’ont pas bougé »

novembre 10, 22
3 min. de lecture

Soucieuse de faire perdurer l’héritage familial et le savoir-faire des artisans, la Maison Aubercy Paris part à la conquête de nouvelles ambitions. Rencontre avec Xavier Aubercy, 3ème du nom, qui revient sur la genèse de la Maison Aubercy et sur son engagement certain en faveur de l’indépendance et de l’amour du beau geste.

Comment est née Aubercy Paris ?

D’une histoire d’amour ! Un vrai roman de Balzac. De cette rencontre entre mon grand-père et ma grand-mère, Renée et André Aubercy, est née une promesse, celle d’ouvrir un jour une boutique ensemble. Et c’est en 1935, au 34 rue Vivienne, à Bourse, que la Maison Aubercy a ouvert ses portes.

Comme le disait mon grand-père, André, « c’est à la Bourse que sont les boursiers, et ils font partie d’un métier où les hommes s’habillent encore et aiment profiter du meilleur de la vie ». Et il avait raison. Grâce à l’amitié du célèbre esthète Arturo López, la Maison a peaufiné son style unique, si français, qui fait son succès aujourd’hui. À l’époque, il était difficile de trouver chaussure à son pied entre le bon marché et le sur-mesure. L’enjeu consistait à créer un prêt-à-porter le plus beau possible, en reprenant des techniques de grande-mesure, en conservant toute la place de la main, en y glissant un peu travail sur machines, et en vendant le tout au prix juste. C’était assez novateur pour l’époque. Et cela a fonctionné ! Le tout Paris élégant aimait venir à la boutique, la file pouvait aller jusqu’au coin de la rue Vivienne. Deux générations plus tard, nous portons encore et toujours les mêmes valeurs : Amour, Plaisir, Exigence, Artisanat et Authenticité.

Dans quelle mesure l’excellence est-elle consubstantielle à votre marque ?

Dans la mesure où je signe mes chaussures du nom d’Aubercy. Lorsque j’appose mon nom, celui de mon grand-père, et de mon père, je me dois de transmettre en conscience l’excellence et la passion de ce magnifique métier. Comme un engagement personnel de respect et de qualité. Aujourd’hui, je ne crée pas simplement pour créer. Je réalise les chaussures que j’aimerais porter moi-même, et chaque détail est essentiel, parmi les 390 opérations qui font un soulier. C’est cela l’excellence. Je choisis mes peaux d’une certaine épaisseur tout en concevant une fleur merveilleuse. Je fais des choix personnels et artisanaux (par exemple sur nos Goodyear nos trépointes dans le prêt-à-porter sont encore cousues main) qui font que nous souliers sont uniques aujourd’hui. Cette exigence, c’est bien plus qu’un devoir, c’est un désir et un héritage familial.
Notre secret ? Avoir su harmoniser les styles en n’en gardant que le meilleur tout en rajoutant notre touche maison, harmonieuse et élégante, et qui au porté assure un confort fabuleux.

Où sont fabriquées les chaussures Aubercy ?

Aujourd’hui, nos matières premières viennent de France et nos chaussures sont confectionnées à la main, dans un petit ateliers authentique où règnent l’esprit de famille et le souci de bien faire. Ce savoir-faire et cette passion du métier n’ont pas bougé depuis les origines. Cet artisanat à taille humaine, c’est un gage de qualité et de réussite que nous souhaitons plus que tout conserver.

Quelles sont vos ambitions ?

Celles qui nous suivent depuis toujours : conserver cette exigence le plus longtemps possible et continuer à rendre les gens heureux ! Et pour cela, nous devons trouver quelques ambassadeurs à l’étranger qui seraient ravis de transmettre et partager cette philosophie à leurs clients.

Les projets sont partout mais toujours servis par la même idée : essayer de bien faire, faire perdurer le plaisir et faire en sorte que les gens fassent leur métier avec humanité et bonheur. J’aime citer Saint Exupéry qui disait « La grandeur d’un métier est peut-être, avant tout, d’unir des hommes : il n’est qu’un luxe véritable, et c’est celui des relations humaines. » J’ai fait de cette idée du luxe ma vie.

Le gouvernement vous a décerné le titre « d’entreprise du patrimoine vivant », c’est une fierté pour une entreprise comme la vôtre ?

C’est en effet une très belle reconnaissance qui rend hommage à mon grand-père, à mon père et surtout à l’histoire familiale. À l’occasion des 80 ans de la Maison Aubercy, nous avons créé notre propre atelier de mesure et de haute cordonnerie. Et pour la première fois dans notre magasin, qui ne proposait jusqu’ici que du prêt-à-porter, se crée quelque chose d’unique, à l’inverse des autres maisons qui commencent souvent par de la haute couture et finissent par le prêt-à-porter. Si ce titre décerné nous rend très fiers, la plus belle reconnaissance que l’on peut avoir, c’est avant tout celle de nos clients. Leur satisfaction et leur sourire, c’est ce qui fait qu’on se lève tous les matins avec autant d’envie depuis 3 générations !

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