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Jean Schmitt (Jolt Capital) : « Il faut remettre à l’honneur le tissu industriel de taille moyenne »

février 11, 24
2 min. de lecture

Depuis sa création, en 2011, le fonds de private equity Jolt Capital investit dans des sociétés de croissance européennes en passe d’aborder une phase de développement à l’échelle internationale. Son fondateur, Jean Schmitt, insiste sur la nécessité de soutenir les ETI industrielles. 

Quelle typologie d’entreprises accompagnez-vous ?

Notre ambition consiste à faire grandir des sociétés technologiques de croissance dotées d’une propriété intellectuelle originale, que ce soit dans le domaine des logiciels ou celui de l’industrie. Nous remarquons cependant que trop peu de fonds d’investissement s’intéressent aux stades « post-startup » des entreprises de deeptech en Europe et c’est regrettable car ces ETI visant une envergure internationale sont capables de produire beaucoup de valeur et d’emplois de qualité. En les accompagnant, nous leur permettons notamment de développer leur technologie en Europe, en évitant qu’elles soient trop tôt récupérées par de grands groupes étrangers.

Pourquoi s’intéresser en particulier aux ETI industrielles ?

Il faut remettre à l’honneur le tissu industriel de taille moyenne dans notre pays, actuellement éclipsé par le mouvement des gigafactories. Cette tendance au gigantisme industriel, qui ne devrait s’appliquer qu’à certains secteurs, doit être envisagée avec précaution pour une double raison : le passage à l’échelle d’un site de production nécessite souvent une montée en puissance progressive et, par ailleurs, en cas d’échec, le reclassement d’un grand nombre de cols bleus peut s’avérer traumatisant pour un bassin d’emploi mono-spécialisé.

Nous nous réjouissons de voir l’attention portée sur les ETI industrielles par la sphère publique, qu’il s’agisse de Bpifrance, de la Banque des Territoires et même de l’Etat. En revanche, le point d’attention doit se porter sur les financements privés qui leur sont destinés. Le mythe des entreprises de hardware vorace en capital et difficile à céder pour leurs investisseurs a la vie dure. Les statistiques des 15 dernières années des introductions en Bourse en comparant « deeptech » vs « digital tech » démontrent pourtant le contraire ! « Economie de la connaissance » ne veut pas dire économie hors-sol, alors réinventons un imaginaire positif pour l’industrie à base technologique et de taille raisonnable.

Ces ETI nécessitent-elles des financements spécifiques ?

Non, mais elles ont besoin d’un accompagnement séquencé différemment. Contrairement aux entreprises du digital, les deeptechs industrielles ont besoin d’apports de capitaux importants dans les stades initiaux, et non au gré des phases successives de développement. Ce profil de financement particulier contribue à dissuader certains fonds d’investir dans ces ETI industrielles, ce qui peut expliquer la baisse significative des tours de table depuis une vingtaine d’années (à l’exception des biotechnologies). C’est pourtant à cette condition qu’elles seront en mesure de prendre des positions dominantes sur leur marché. Flécher vers elles une part importante de l’investissement privé est une nécessité, à l’heure où la réindustrialisation et la souveraineté sont dans tous les esprits.

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