Découvrez les plus belles histoires d’entrepreneurs
Retour aux actualités

Léa Nature : « Le respect du savoir-faire et du maintien de la biodiversité en héritage »

octobre 19, 23
3 min. de lecture
Charles Kloboukoff - Léa Nature

Proposer des solutions naturelles, durables, éco-conçues et locales : telle a été l’ambition de Charles Kloboukoff, il y a trente ans, à l’heure de fonder Léa Nature, entreprise familiale spécialisée en produits bio, implantée à Périgny en Charente-Maritime. Rencontre avec son président-fondateur, qui a fait de la sauvegarde de l’environnement et du maintien de l’emploi dans les territoires, ses priorités.

Quelle est l’histoire de Léa Nature ?

À l’époque, au début des années 90, nous étions parmi les pionniers à creuser le sillon de l’agriculture biologique, porteuse d’avenir et de promesses nouvelles. Fort de mes convictions personnelles liées à mon éducation qui priorisait la médecine douce et naturelle, cette opportunité s’est imposée à moi comme une évidence.

L.É.A Institut Vital (pour Laboratoire d’Équilibre Alimentaire) de son nom d’origine, est né en 1993, avec l’ambition de proposer des alternatives naturelles et saines bénéfiques pour la santé dans le domaine de l’alimentation, des compléments alimentaires, du textile fabriqué à partir de coton biologique équitable, de l’hygiène – beauté et des produits pour la maison.

Cette démarche vise à concilier le développement de solutions durables éco-conçues localement, avec un environnement propice à taille humaine ayant un impact maîtrisé sur l’environnement, de la conception des produits à la mise en place d’une gouvernance plus encadrée et plus stricte.

Votre vision à long terme et vos choix stratégiques de développement ont-ils fait votre force ?

En 30 ans, le bio est devenu un modèle de référence attirant de nombreux industriels. Notre succès vient de convictions, d’intuitions, de prises de risques, de choix stratégiques, de partis pris et d’opportunités qui se sont dessinées au fil du temps. D’une part, nous avons très vite diversifié nos productions (alimentaires, cosmétiques, maison, …) et nos réseaux de distribution (magasins bio, grandes surfaces, e-commerce), ce qui nous a permis de faire face à l’émergence de nombreux concurrents.

De l’autre, nous menons depuis 20 ans une politique d’acquisition d’entreprises familiales et de PME (qui représente 45 % de notre chiffre d’affaires) grâce à la création de notre holding la Compagnie Léa Nature, avec la volonté de faire perdurer les histoires de ces entreprises, de veiller à leur patrimoine de marque et à leur ADN, tout en ayant une centralisation de la stratégie financière qui laisse de fait les directeurs opérer localement de manière autonome.

Enfin, nous avons développé et structuré ce « village de PME » en quatre pôles métier avec des convergences géographiques et de circuits de distribution qui permettent à chacune d’elles de mutualiser, à leur échelle, toutes leurs ressources et ainsi maintenir et renforcer leur ancrage en région, préserver leur savoir-faire et développer l’emploi local.

Nos convictions et nos choix ont fait notre réussite. Aujourd’hui, l’entreprise emploie plus de 2 000 salariés, sur 25 sites dont 21 en France, et a réalisé un chiffre d’affaires de 480 millions d’euros malgré un fort recul du marché du bio en France et dans le monde.

Devenue société à mission en 2019, comment préparez-vous l’avenir ?

Dans la continuité de notre raison d’être, nous souhaitons donner une vocation d’entreprise à impact environnemental à notre groupe, avec un plan RSE strict, la mise en place d’un nouveau modèle de gouvernance plus réfléchi, et un certain nombre d’engagements et d’actions dont l’objectif est de pérenniser le groupe et ses emplois dans les territoires.

Premier donateur français du fonds « 1 % pour la planète », nous avons également fait le choix de transmettre progressivement Léa Nature à un fonds de dotation familial, FICUS Fondaction, qui recevra 63 % du capital. Si cela implique de fait, et avec leur accord, que mes enfants n’hériteront pas de l’entreprise, ses dividendes permettront de soutenir et financer des initiatives utopiques, sociales et solidaires. Une initiative rare, osée mais évidente pour nous pour garantir notre indépendance et notre identité dans le temps.

Quels sont vos prochains challenges ?

Depuis une trentaine d’années, nous sensibilisons le grand public à l’importance de préserver la biodiversité et à l’urgence de repenser nos modes de vie. À l’heure où le marché du bio se replie, nous devons rester performants et compétitifs, notamment face à certains défis qui nous attendent.

Conserver dans le temps la stabilité et la qualité sensorielle de nos produits, maîtriser les coûts tout en repensant les emballages de nos produits et leur conception de façon plus sobre, plus réfléchi et plus durable, trouver des collaborateurs impliqués et engagés dans ce projet militant sur le long terme, et enfin, atteindre une forme de sobriété et d’autonomie énergétique en arrivant à produire autant d’énergie durable que ce que l’on consomme pour nos activités. Autant de préoccupations essentielles qui assureront l’avenir de l’entreprise.

L’éclairage d’un expert sur le sujet
51A[63] 2
Jean-Marc Morel (RSM) : « l’ESG, c’est aussi un levier d’attractivité »
Grande démission, attractivité des entreprises, prime de partage de la valeur. Tour d’horizon des principaux enjeux RH de ce début d’année avec Jean-Marc Morel, associé RSM. Certains secteurs sont-ils...
Lire l'éclairage ➔
Partager sur
Copy LinkLinkedInTwitterFacebook
Newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter pour connaître nos dernières actualités

Dernières actualités
Dernières actualités