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RSE

Quentin Couturier (Izipizi) : des lunettes bien positionnées

mars 14, 22
4 min. de lecture

Fondée par trois copains de lycée, Izipizi a déjà plus d’une décennie d’existence. Grâce à une approche singulière et quatre mots d’ordre : style, accessibilité, qualité et durabilité, l’entreprise s’est fait une belle place sur le marché de l’optique. Rencontre avec un des trois fondateurs, Quentin Couturier.

Vous vous êtes rencontrés au lycée, à quel moment est né le désir de créer une entreprise ensemble ? Et pourquoi avoir fait le choix de l’optique ?

Ce qui est singulier dans notre histoire, c’est que nous sommes amis d’enfance. Rencontrés sur les bancs du lycée à Lyon, nous ne nous sommes plus quittés ! Après nos études respectives, nous nous sommes réunis à Paris autour d’une idée commune, celle de créer ensemble.

Le projet est apparu en observant la génération de nos parents, naturellement presbyte. En effet, la presbytie est une évolution naturelle de la vue qui touche une grande majorité de la population à partir de 40-45 ans. Quand on est presbyte, on a besoin de ses lunettes pour lire, on les pose, on les cherche, elles ne sont jamais à disposition. C’est pourquoi nous avons imaginé la première lunette de lecture en libre-service, disponible auprès des guichets de banques, d’assurances, dans les restaurants, les hôtels, partout où les gens pourraient avoir besoin de ces lunettes pour lire voire écrire.

Si la lunette de lecture ne nous a pas amenés au succès financier, elle nous a appris à travailler ensemble : à concevoir un produit, à contractualiser avec des fournisseurs, à livrer, à facturer. Cela a été un formidable apprentissage, également en matière de commercialisation car nous avons alors appris à créer un storytelling puis à prospecter, gérer les rendez-vous, les relances, les outils de vente.

Quelles ont été les étapes suivantes dans votre développement ?

Après cette première étape, nous nous sommes rendu compte que nous pouvions aller beaucoup plus loin. Plus que de créer une lunette de lecture sur socle, notre idée était alors d’imaginer des lunettes de lecture de qualité, désirables, avec un vrai univers de marque, vendues dans des belles boutiques, à un prix hyper accessible.

Ainsi en septembre 2013, nous avons lancé des lunettes de lecture sous un nouveau nom, See Concept. Nous avons commencé à les vendre chez Colette, Merci et Le Bon Marché, à Paris. Trois magasins phares, prescripteurs de tendances, qui nous ont ensuite permis de toucher beaucoup d’autres magasins.

Puis nous avons décliné les lunettes pour toute la famille et tous les moments de la vie, en concevant des lunettes de soleil, des lunettes pour écran puis des modèles pour les enfants. Enfin, en 2016 nous avons sorti nos premières lunettes de ski, avec le modèle Glacier.

C’est ce positionnement, entre luxe et accessibilité, qui nous a permis de nous faire une place sur un marché déjà très structuré. En 2017, nous adoptons le nom Izipizi pour être mieux identifiés auprès de nos clients et accompagner le développement de nos points de vente à Paris puis à l’étranger.

Vous avez misé très tôt sur l’international. Était-ce indispensable pour votre business model ?

Nous avons très rapidement compris que notre produit était parfait pour l’export parce que nos modèles de lunettes vont à tous les visages. En effet, nous travaillons sur la morphologie pour qu’elles aillent aussi bien à un homme, une femme, à un visage caucasien, asiatique ou africain. Nos lunettes sont mixtes et universelles. Comment ? En jouant sur la longueur des branches, la manière dont les branches se posent sur les oreilles, etc. Nous avons créé un produit léger, non périssable, qui se transporte facilement.

En onze ans, nous avons contractualisé avec un bon nombre de partenaires à l’étranger qui partageaient notre philosophie, pour nous représenter sur les mêmes types de réseaux de distribution, avec la même énergie. Puis petit à petit, nous avons décidé de devenir encore plus forts et avons récupéré la distribution en Allemagne, en Autriche, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas et Angleterre. Nous avons aussi ouvert nos propres boutiques à Londres, Bruxelles et même Shanghai. En 2020, 81 % de notre chiffre d’affaires a été réalisé à l’international !

Comment se concrétise votre engagement RSE ?

Pour ce qui est de nos engagements environnementaux, nous avons initié un bilan carbone, pour lequel nous avons fait appel à l’agence de conseil en développement durable Utopies. Nous voulions savoir quelles étaient nos émissions ; d’où elles venaient pour pouvoir se fixer un objectif. En 2019, le résultat de bilan est plutôt une bonne surprise : 2,03 kg de CO2 par paire de lunettes. C’est peu quand on sait qu’un livre représente 7 kg de CO2, une paire de sneakers plus de 13 et une paire de jeans dépasse les 23 kg de CO2.

La plus grande partie de nos émissions était due au transport aérien dans la phase amont. Seulement 7 % de l’acheminement de nos produits entre les usines et notre entrepôt à Troyes se fait en avion, mais cela représente pourtant 84 % de nos émissions de CO2. Nous avons pris une décision forte, celle d’arrêter le transport aérien au profit du transport maritime ou routier, ce qui devrait réduire drastiquement notre impact carbone !

Nous recherchons également à adopter une démarche écoresponsable pour la gestion des matériaux. Nous espérons ainsi attendre 30 % de produits biosourcés d’ici 2023. Dans notre marché, une alternative émerge, l’huile de ricin, aux vertus mécaniques qui offre plus de résistance. Un atout sérieux qui pourrait rendre nos produits encore plus durables.

Mais bien sûr, notre démarche RSE ne s’arrête pas à l’aspect environnemental. Le volet social est un des piliers de notre société, qui mise sa réussite sur le lien humain. Le bien-être au travail est aussi important que le savoir-faire. Ainsi, ce que nous offrons à nos clients, ces notions de plaisir, d’accessibilité et d’ouverture, nous voulons avant toute chose l’offrir à nos collaborateurs, car ce sont eux qui infusent et diffusent l’esprit Izipizi dans leurs secteurs d’activités respectifs.

Enfin, sur la partie sociétale, vous sommes très fiers de travailler avec la plateforme Vendredi, qui permet à nos collaborateurs de s’engager auprès de différentes associations, car cela implique également et directement nos équipes, de manière volontariste. A côté de cela, nous soutenons financièrement deux associations par an. Nous avons particulièrement été touchés par les combats de La Cloche et l’Union pour l’enfance, à côté de qui nous évoluerons cette année.

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