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Julien Sylvain (Tediber) : « La notion de confiance est capitale pour une marque »

décembre 13, 21
4 min. de lecture

En seulement quelques années, Tediber s’est fait une place dans le monde de la literie grâce à un positionnement singulier, en travaillant autant la qualité de ses produits que la visibilité de la marque. Julien Sylvain, l’un de ses quatre fondateurs, nous raconte l’histoire de l’entreprise.

Vous avez co-fondé la société Tediber en 2015 avec pour ambition de révolutionner le monde de la literie. Pourquoi avoir choisi de se spécialiser dans ce domaine ?

Le matelas est sans conteste l’un des produits les plus importants de nos vies, puisque nous passons un tiers de notre existence à dormir ! Or, la majorité des gens ne connaissent pas la marque de leur matelas, ce qui est assez paradoxal au regard de son importance pour un sommeil réparateur. Il était donc important de penser, avant tout, à la qualité de nos matelas, en proposant un produit unique à la fois moelleux, respirant et ferme. Dès le départ, nous avons proposé à nos clients d’essayer nos matelas pendant 100 jours et de nous les renvoyer s’ils ne sont pas satisfaits. Notre taux de retour* est inférieur à 4 %, un excellent résultat qui traduit la grande satisfaction de nos clients quant à la qualité de nos produits.

Avec mes trois associés, nous souhaitions prendre le contre-pied de l’industrie de la literie, froide et sans émotions à nos yeux, en créant via notre entreprise un véritable lien affectif avec nos clients. Et en premier lieu via notre identité de marque, incarnée par un ours (Teddy Bear, l’ours en peluche en anglais), qui est à l’image de notre incroyable matelas : réconfortant, rassurant, doux. Nous voulions faire appel à l’imaginaire qui entoure cet animal lorsqu’il dort et hiberne mais aussi convoquer le monde affectif et bienveillant de l’enfance.

Comment votre start-up a-t-elle évolué depuis ses débuts ?

Nous avons élargi notre gamme, évoluant d’un matelas unique à de multiples produits tous destinés à améliorer le confort des lieux de vie. Le canapé-lit est ainsi aujourd’hui l’un de nos produits phares.
Nous avons toujours la même approche : avoir un seul et unique modèle par produit. Grâce aux économies d’échelles, nos coûts de production sont 30% moins importants que pour des produits équivalents vendus par des distributeurs qui ont une large gamme. Nos empaquetages comprimés et roulés ont quant à eux permis de réduire les coûts de livraison de près de 100€ par matelas et enfin nous n’avons pas d’intermédiaire et faisons donc économiser le coût de la distribution qui est de 50% dans le matelas.
En 2021, notre société, composée d’une cinquantaine de collaborateurs, a réalisé un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros. Et aujourd’hui, un tiers des Français connaissent Tediber !

Votre activité s’est montrée particulièrement résiliente durant la crise sanitaire. Qu’est-ce qui a été, selon vous, déterminant pour traverser cette période ?

Notre société sort, en effet, renforcée de cette crise sanitaire. Notre production locale, en France et en Belgique, s’est révélée salutaire car elle a nous a permis d’éviter les difficultés d’approvisionnement. Nous maitrisons la totalité du cycle de production, de l’achat des matières premières jusqu’à la conception de nos produits, ce qui nous a permis de poursuivre notre activité et de ne pas avoir à interrompre les livraisons pour nos clients. D’autre part, notre activité e-commerce a été dopée par les besoins des Français en équipements de maison, confinements et télétravail oblige.
Vous avez récemment transformé le business model de votre société, passant du 100 % digital à un modèle hybride, avec l’ouverture de magasins physiques. Pourquoi avoir fait ce choix et quels résultats constatez-vous à l’heure actuelle ?

Malgré la crise sanitaire, 80 % des ventes de matelas dans notre pays se réalisent encore au sein de lieux physiques. Il n’aurait donc pas été très judicieux de nous concentrer sur un modèle économique entièrement digital, d’autant que les coûts d’acquisition et de développement ont fortement augmenté sur le web.

La notion de confiance est capitale pour une marque. Et cette confiance passe aussi par le contact avec nos clients. Au sein de nos trois boutiques situées à Paris, Lille et Toulouse, ils peuvent découvrir nos matelas et échanger avec nos équipes.

En matière environnementale, vous ambitionnez de diviser par six votre empreinte carbone en matière de literie. Comment comptez-vous y parvenir concrètement ?

Cet objectif ambitieux se calque sur les recommandations du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur le Climat), qui préconise de diviser par six les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Un tel chiffre ne peut pas être atteint par de simples optimisations, cela nécessite de modifier nos modes de production en profondeur. Pour cela, nous avons opéré une démarche de redirection écologique en 2019, en rejoignant l’initiative SBT (Science Based Target, ou Objectifs fondés sur la science).

Concrètement, cela s’est notamment illustré par l’utilisation de laine pour l’un de nos matelas. Dans notre pays, les moutons sont élevés pour leur viande et leur lait, leur laine non adaptée au filage est donc souvent jetée. Pourtant, cette matière demeure très confortable. Nous avons donc eu l’idée de l’utiliser pour fabriquer nos matelas et cela nous a permis de diviser par six notre empreinte carbone.

Quelles sont vos perspectives de développement ?

Nous attendons une croissance de 30% l’année prochaine. Pour atteindre cet objectif, nous allons poursuivre l’élargissement de notre gamme de produits afin d’agrandir notre marché. A l’heure actuelle, nous n’avons pas d’ambition à l’international, nous préférons nous concentrer sur le marché français, en ouvrant prochainement une dizaine de nouvelles boutiques. Nous ciblons en particulier les grandes villes comme Lyon, Bordeaux, Nantes, Strasbourg ou encore Marseille.

*Taux de retour : proportion des produits qui ont été achetés et livrés et qui font l’objet d’un retour postal de la part du client.

 

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