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Juliana Lepan (Valrhona) : « on doit assumer encore davantage notre raison d’être »

octobre 1, 19
3 min. de lecture

Un fond noir, des lettres d’or, une pointe de rouge, le logo Valrhona en impose. Il faut dire que l’ETI a de quoi pavaner : créée en 1922 à Tain-L’hermitage dans la vallée du Rhône, cette petite chocolaterie, désormais mondialement réputée, emploie 850 salariés, possède 5 filiales, et peut s’enorgueillir de ses 20 000 clients dans le monde. Retour sur une ETI… Grand cru, avec Juliana Lepan, sa directrice marketing et communication.

Comment l’entreprise Valrhona s’est-elle développée ?

Créée par un pâtissier… Pour des pâtissiers, l’histoire de Valrhona débute dans la Drôme en 1922 sous le nom de la Chocolaterie du Vivarais. La marque est apparue en tant que telle en 1947, elle a ensuite été acquise par le groupe Soparind Bongrain en 1984. Valrhona s’est dotée d’une école éponyme en 1989 afin de former les professionnels de la pâtisserie et de transmettre ses valeurs et son savoir-faire, et aujourd’hui la marque a créé 4 écoles dans le monde. Une fondation Valrhona a vu le jour en 2006, tout comme la Cité du chocolat en 2013. Aujourd’hui, Valrhona est présente dans 85 pays !

Quels sont les derniers défis que Valrhona a dû relever ?

Aujourd’hui, Valrhona mène de front deux défis.

D’abord, la poursuite d’un développement fondé sur une nouvelle approche de la distribution multimarques. Depuis 2014, des startups permettant d’enrichir l’offre de produits et de services premium pour les chefs ont été acquises par le groupe Savencia (ex Soparind Bongrain) et Valrhona, et ces nouveaux business doivent créer des synergies afin de continuer à porter ce niveau d’excellence en France et au-delà.

Ensuite, le second défi qu’a dû et doit encore affronter la marque, à savoir, l’internationalisation, un challenge commun à bon nombre d’ETI… Présente en France au départ, l’entreprise s’est progressivement ouverte à l’international avant de passer à la vitesse supérieure récemment. Aujourd’hui, 60% du chiffre d’affaires est d’ailleurs réalisé hors des frontières, avec des ambitions bien plus élevées pour le futur. Concrètement, cela implique de recruter des talents à l’international mais aussi de s’assurer de la cohérence des valeurs et du maintien de la qualité. Un vrai challenge !

Et les prochain(e)s défis / ambitions de l’entreprise ?

On doit continuer à être innovants et assumer encore davantage notre raison d’être…

Pour la partie innovation, il faut poursuivre le mouvement de dépôts de brevets afin de se positionner et repousser plus loin notre connaissance et notre expertise dans le chocolat. On doit chercher à se dépasser dans ce domaine pour découvrir de nouveaux goûts et renouveler nos gammes.

L’autre défi du futur est encore plus fondamental et structurant pour la marque, nous voulons agir pour une filière cacao juste et durable ! L’humain est au cœur des préoccupations de Valrhona et l’entreprise cherche vraiment à faire vivre des communautés du début à la fin de la chaine. La question de l’impact positif pour l’homme et l’environnement est primordiale et notre entreprise poursuit son ambition d’une filière juste.

Aujourd’hui on parle beaucoup des startups, des grands groupes aussi… Vous êtes dans la catégorie ETI. En parle-t-on suffisamment ?

On parle peut-être peu des ETI mais dans la réalité quotidienne, nous connaissons surtout les difficultés que rencontrent les TPE… Elles représentent la majorité de nos clients et nous voyons que leurs conditions d’exercice sont loin d’être évidentes.

La marque Valrhona est connue et résonne dans la tête des français, surtout auprès des pâtissiers et professionnels (BtoB) est-ce que c’est plus difficile de communiquer auprès des pros ?

Nos clients professionnels sont aujourd’hui nos meilleurs ambassadeurs, et le bouche à oreille, notre meilleur support de communication ! La qualité, la loyauté et l’authenticité font le reste…

Au niveau BtoC on aimerait que les gens nous associent à l’entreprise qui a changé le monde du cacao, voire qui a sauvé et pérennisé la filière, celle qui a dépassé le produit au profit d’une juste répartition des richesses. Cela prend du temps !

Quelle que soit notre audience, l’enjeu est d’être en empathie parfaite avec le client pour l’accompagner de manière pertinente.

Vous parlez d’« entreprise libérée », qu’est-ce que cela signifie dans les faits ?

Depuis 2013, Valrhona est entrée dans une démarche d’entreprise libérée. C’est une optique structurante et portée au plus haut niveau de la société. Cela permet de donner plus de sens à l’action des salariés et de créer du lien à tous les niveaux.

On associe cette démarche à ce que l’on appelle notre « vision 5 étoiles » : c’est la vision des cinq parties prenantes de l’entreprise, dans laquelle chacun doit réfléchir à son socle identitaire et répondre à ce type de questions : demain que veut-on être ? Que veut-on lire sur la marque dans les journaux ? Dans quel but ?

Valrhona, c’est aussi l’École du leadership depuis 2013, avec des séminaires tout au long de l’année permettant à tous les managers de grandir, se positionner, réfléchir et enfin mieux accompagner…

D’ailleurs Valrhona est classée parmi les entreprises où il fait bon vivre. La différence, c’est sans doute la possibilité de prendre des risques, ici les collaborateurs peuvent s’exprimer et dire les choses librement.

 

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